L’affaire autour de l’influenceur algérien Doualemn continue de susciter des remous judiciaires et diplomatiques. Le tribunal administratif de Melun a annulé l’obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui pesait sur Boualem Naman, plus connu sous son pseudonyme Doualemn. Cette décision marque un nouvel épisode dans les tensions récurrentes entre la France et l’Algérie, où le cas de Doualemn illustre les frictions croissantes entre les autorités françaises et certains ressortissants algériens. Face à ce revers, le ministère de l’Intérieur a annoncé son intention de faire appel, relançant ainsi la bataille juridique.
L’influenceur, qui réside en France depuis 15 ans avec sa compagne et ses enfants, s’était retrouvé au centre d’une vive controverse après avoir diffusé une vidéo sur TikTok en janvier, appelant à « faire souffrir » un opposant au gouvernement algérien. Cette publication a rapidement attiré l’attention des autorités françaises, qui ont réagi avec fermeté en enclenchant une procédure d’expulsion en urgence. Interpellé et placé en garde à vue, Doualemn avait été libéré sous contrôle judiciaire en attendant son procès, prévu le 24 février. Cependant, considérant la gravité des propos tenus et le trouble à l’ordre public, le ministère de l’Intérieur avait décidé de lui notifier une expulsion immédiate vers l’Algérie, dans le cadre d’une procédure exceptionnelle.
Mais cette mesure s’est heurtée à un obstacle inattendu. En refusant d’accueillir Doualemn sur son sol, le gouvernement algérien a contraint la France à le réadmettre sur son territoire, créant une situation pour le moins embarrassante pour les autorités françaises. Le renvoi de l’influenceur a été perçu comme un affront diplomatique, notamment par certains responsables politiques français. Le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau avait alors dénoncé une manœuvre visant à « humilier la France », soulignant la difficulté persistante de Paris à faire appliquer ses décisions d’expulsion lorsqu’elles concernent des ressortissants algériens.
La justice administrative s’est ensuite prononcée sur la légalité de l’OQTF, en concluant que la procédure accélérée engagée par le ministère de l’Intérieur ne reposait pas sur des motifs suffisamment solides pour justifier une expulsion immédiate. Le tribunal administratif de Paris, dans une première décision rendue le 29 janvier, avait estimé que, malgré la gravité des propos tenus, la précipitation de la mesure n’était pas juridiquement fondée. Si cette décision ne s’opposait pas à une expulsion, elle soulignait néanmoins qu’une procédure classique, plus longue, aurait dû être privilégiée.
Cette annulation a renforcé la position de Doualemn et de ses avocats, qui contestent depuis le début une décision « disproportionnée » à leurs yeux. Pour eux, la réaction des autorités françaises s’inscrit dans un contexte politique tendu, où les questions migratoires et sécuritaires occupent une place centrale dans le débat public. Ils dénoncent une volonté de faire de leur client un exemple dans une politique plus large de fermeté à l’égard des étrangers en situation irrégulière ou impliqués dans des affaires sensibles.
Loin de renoncer, le ministère de l’Intérieur a choisi d’ouvrir un nouveau front en émettant une nouvelle obligation de quitter le territoire français, cette fois sous une procédure standard, qui pourrait prendre plusieurs mois avant d’être appliquée. Cette manœuvre juridique traduit la détermination des autorités à voir Doualemn quitter le territoire national, malgré les obstacles administratifs et diplomatiques qui s’y opposent.
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