Alger secouée par l’affaire des sœurs ayant perdu 2 milliards

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À Alger, une affaire judiciaire défraie la chronique : quatre sœurs accusent un promoteur immobilier de leur avoir subtilisé un terrain hérité, leur maison familiale, ainsi qu’une somme astronomique de deux milliards de centimes, soit 20 millions de dinars.

À Alger, le scandale prend une ampleur considérable, tant les faits rapportés par Ennahar sont graves et les victimes profondément marquées. Ces quatre sœurs avaient conclu un accord avec le promoteur pour construire un immeuble à Alger, sur un terrain qu’elles possédaient dans le cadre d’une succession paternelle. L’objectif était clair : elles devaient recevoir trois appartements F3 en retour, un projet formalisé par un acte de donation signé chez un notaire. L’affaire prend un tournant dramatique lorsque les sœurs réalisent qu’elles ont été trahies.

L’homme accusé, identifié par les initiales S.W., un promoteur immobilier actif dans la région d’Alger, avait obtenu la parcelle de terrain à travers une donation en bonne et due forme. Les quatre sœurs avaient même ajouté à ce terrain leur maison familiale attenante, toujours située à Alger, en plus d’un montant financier conséquent destiné à couvrir les frais de construction. Pourtant, en dépit de cet accord en apparence solide, rien ne s’est déroulé comme prévu. À Alger, les sœurs attendaient depuis plus d’un an la remise de leurs appartements, sans succès. Le promoteur a non seulement dépassé les délais fixés, mais il a également entrepris des constructions supplémentaires non prévues, édifiant deux duplex sans permis de bâtir. Ces duplex ne figuraient dans aucune des clauses du contrat initial, ce qui constitue une violation manifeste de l’accord signé.

La situation s’est envenimée lorsque les sœurs ont tenté, en vain, de joindre le promoteur pour réclamer l’achèvement du chantier. Trois d’entre elles, ne disposant plus de logement à Alger, se sont retrouvées contraintes de louer, ce qui a accentué leur précarité financière. Face à l’inertie de l’homme et à son refus de coopérer, les sœurs ont décidé de se tourner vers la conservation foncière. C’est alors qu’elles ont fait une découverte aussi stupéfiante que révoltante : le promoteur avait cédé l’ensemble de l’immeuble à trois personnes tierces, via un nouveau contrat de donation, dans le but de rembourser ses dettes personnelles. Cette manœuvre a été rendue possible grâce à l’enregistrement légal du contrat, laissant les sœurs complètement démunies.

À Alger, l’affaire suscite une vive émotion, d’autant que les victimes ont témoigné devant le tribunal en décrivant leur calvaire. Les quatre sœurs, fragilisées psychologiquement, ont expliqué comment le promoteur avait profité de leur confiance. L’une d’elles a même été victime d’un AVC à la suite du choc causé par la découverte de l’escroquerie. Les sœurs ont également pointé d’autres irrégularités, notamment la réduction des superficies promises. Alors qu’il était convenu que chaque appartement mesurerait 120 mètres carrés, les unités qui leur étaient destinées n’en faisaient que 102, un écart notable qui s’ajoute à la longue liste des manquements.

Le procès en appel se tiendra le 20 mai prochain devant la Cour d’Alger. Il fait suite à une première condamnation prononcée par le tribunal de Chéraga : deux ans de prison ferme et 100 000 dinars d’amende à l’encontre du promoteur. Le tribunal avait également exigé le versement d’un dédommagement de 100 000 dinars à chacune des sœurs. Lors de ce premier procès, l’accusé a nié l’ensemble des charges, prétendant avoir respecté ses obligations contractuelles. Mais les sœurs, fermement décidées à obtenir justice, ont maintenu leur plainte et espèrent que l’audience d’Alger permettra de réparer l’injustice qu’elles subissent depuis 2021.

Cette affaire, bien que singulière, met en lumière les dérives possibles dans le secteur de l’immobilier à Alger et l’importance d’une régulation plus stricte des transactions impliquant des héritages familiaux. Les sœurs, aujourd’hui dans une situation critique, symbolisent la vulnérabilité de nombreux citoyens face aux abus de confiance opérés sous couvert de promesses professionnelles. À Alger, l’issue du procès sera scrutée de près, tant elle incarne le combat de quatre sœurs pour récupérer un héritage auquel elles avaient droit.