L’aéroport international d’Alger s’apprête à vivre un moment diplomatique d’envergure ce dimanche, et c’est en effet à cette date que le Sultan d’Oman, Haitham ben Tariq, foulera le sol algérien pour une visite d’État officielle de deux jours. L’information a été confirmée par l’agence de presse officielle d’Oman, citant un communiqué émanant du Cabinet royal, dans lequel sont précisés les contours et les ambitions de cette rencontre bilatérale de haut niveau. L’invitation à effectuer cette visite a été adressée personnellement par le président algérien Abdelmadjid Tebboune à son homologue omanais, dans ce qui s’annonce comme un moment stratégique dans l’agenda diplomatique des deux nations.
Ce déplacement du Sultan d’Oman s’inscrit dans une volonté partagée d’approfondir les liens politiques, économiques et culturels entre Mascate et Alger. Selon le communiqué du Cabinet royal, l’objectif est de renforcer les relations bilatérales dans tous les domaines jugés prioritaires par les deux États, à commencer par ceux qui pourraient générer des retombées mutuelles concrètes. Les discussions attendues seront donc larges et couvriront « tous les aspects de la coopération » selon les termes exacts employés par la partie omanaise. Il s’agira d’évaluer les pistes d’avenir pour un partenariat plus dynamique, notamment dans les secteurs de l’investissement, de l’énergie, de l’agriculture ou encore des infrastructures.
Outre les discussions bilatérales prévues entre le Sultan Haitham ben Tariq et le président Abdelmadjid Tebboune, cette visite sera aussi l’occasion pour les deux chefs d’État d’aborder les grandes questions régionales et internationales. L’agenda inclut ainsi un volet consacré à la concertation politique, dans le but de promouvoir davantage la coordination entre les deux pays au sein des instances arabes et internationales. Il s’agit là d’un signal fort en faveur d’une diplomatie concertée dans un contexte géopolitique particulièrement mouvant. Le communiqué insiste sur la volonté des deux dirigeants de faire avancer l’action arabe commune, tout en adoptant des positions concertées face aux évolutions de la scène internationale.
Pour accompagner le Sultan lors de cette mission diplomatique, une délégation de haut niveau a été constituée, reflétant l’importance stratégique de cette visite. Parmi les personnalités attendues à Alger, figurent le vice-Premier ministre chargé des Affaires de la Défense, le ministre du Cabinet royal, le ministre du Bureau du Sultan, le ministre des Affaires étrangères, le chef du Cabinet personnel du Sultan, ainsi que le président de l’Autorité omanaise d’investissement. Cette dernière présence n’est pas anodine, tant les enjeux économiques sont au cœur de la dynamique voulue entre Alger et Mascate. À leurs côtés, le ministre omanais de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources en eau ainsi que celui de la Santé seront également du voyage, tout comme l’ambassadeur du Sultanat d’Oman en poste en Algérie.
La visite sera sans nul doute marquée par un cérémonial d’accueil à la hauteur du rang de l’invité, avec réception officielle sur le tarmac de l’aéroport Houari Boumédiène, et entretiens au sommet dans la capitale. Elle témoigne d’un regain d’intérêt entre les deux pays pour resserrer des liens qui, bien que cordiaux depuis longtemps, n’ont pas toujours connu le développement que leur potentiel permettait. Ce déplacement devrait donc ouvrir une nouvelle page dans les relations algéro-omaniennes, à la fois respectueuse du passé commun et tournée vers l’avenir.
À l’heure où le monde arabe est traversé par des défis multiples, la coordination entre deux États stables et influents de la région comme l’Algérie et Oman pourrait jouer un rôle déterminant dans la recherche d’un équilibre régional. Pour Alger, cette visite est aussi l’occasion de renforcer sa stature diplomatique en accueillant l’un des leaders les plus respectés du Golfe, dans un contexte international où les équilibres sont sans cesse redéfinis. Le Sultan Haitham ben Tariq, attendu dimanche à Alger, ne viendra donc pas les mains vides : il apporte avec lui une vision de coopération ambitieuse, un signal d’ouverture et de dialogue, et sans doute aussi des projets concrets à discuter.