Algérie : 6 banques sommées de financer l’Agriculture

Agriculture Algérie

Le 13 février dernier, un tournant important a été franchi dans le secteur agricole en Algérie, avec la signature d’accords majeurs entre le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, et les six principales banques publiques du pays. Ces dernières, à savoir la Banque de Développement Local (BDL), la Banque Extérieure d’Algérie (BEA), la Banque Algérienne de Développement Rural (BADR), la Caisse Nationale d’Épargne et de Prévoyance (CNEP), la Banque Nationale d’Algérie (BNA) et le Crédit Populaire Algérien (CPA), se voient désormais engagées dans un plan ambitieux visant à étendre le financement des projets agricoles à l’échelle nationale.

Cet accord, qui a eu lieu en présence des ministres des Finances et de l’Agriculture, Abdelkrim Bouzerd et Youcef Cherfa, respectivement, a pour objectif de généraliser l’accès au financement bancaire pour tous les projets agricoles, un secteur crucial pour le développement économique de l’Algérie. Cette initiative est le fruit de la convention-cadre signée en décembre 2023 entre le ministère de l’Agriculture et l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), afin de mettre en place un système de financement plus inclusif pour l’agriculture, et ce, à travers toutes les banques publiques opérant dans le pays.

L’importance de cette démarche est accentuée par la volonté politique exprimée par le Président de la République lors de la célébration du 50ᵉ anniversaire de l’Union nationale des paysans d’Algérie en novembre 2023, qui a ordonné la mobilisation de toutes les institutions financières publiques pour financer le secteur de l’Agriculture sans exception. Cette instruction traduit l’ambition de renforcer l’autosuffisance alimentaire du pays et de soutenir la mise en œuvre du plan national de développement des cultures stratégiques, tout en contribuant à la sécurité alimentaire à long terme.

Les ministres ont souligné que l’accès élargi au financement bancaire représentait une occasion unique pour les agriculteurs, les éleveurs et les investisseurs du secteur de réaliser leurs projets avec des conditions de financement avantageuses. En effet, le financement peut couvrir une large gamme de besoins, des prêts saisonniers pour les éleveurs de volailles, de bovins et autres animaux, jusqu’aux investissements à long terme pour la création d’infrastructures agricoles telles que des chambres froides, des entrepôts de stockage et des équipements d’irrigation.

Le financement accordé peut atteindre des montants variables, allant de quelques millions de dinars pour des projets à petite échelle, jusqu’à 40 milliards de centimes pour des projets d’envergure, en fonction des besoins spécifiques des agriculteurs et des conditions des régions. Par exemple, dans les zones du sud du pays, où les investissements en infrastructures sont plus lourds, les financements peuvent atteindre des sommes beaucoup plus conséquentes. Les crédits accordés couvrent également l’achat de matériels agricoles tels que les tracteurs, camions et autres véhicules nécessaires à l’activité agricole, ainsi que l’acquisition d’équipements spécialisés pour la gestion de l’eau et le forage de puits.

Le secrétaire général de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), Abdellatif Dilmi, a indiqué que la Banque de l’Agriculture et du Développement rural (BADR), bien qu’importante, ne pouvait pas couvrir seule toutes les demandes de financement, ce qui rendait nécessaire l’implication de toutes les banques publiques. Selon lui, cette initiative devrait permettre de répondre à la demande croissante des agriculteurs et éleveurs, tout en leur offrant des possibilités de financement sans se limiter à une seule institution bancaire.

Les agriculteurs bénéficieront ainsi de conditions de financement plus souples et d’une meilleure accessibilité aux crédits nécessaires à la réalisation de leurs projets agricoles. Ce soutien sera crucial pour le développement de l’agriculture algérienne, notamment pour les projets relatifs à l’amélioration des infrastructures agricoles, la gestion des ressources en eau et le renforcement des capacités de production dans les secteurs clés de l’agriculture.

Les autorités algériennes espèrent que cette initiative de financement élargi favorisera la modernisation du secteur agricole, la diversification des productions et la création d’emplois. De plus, cette évolution devrait permettre aux agriculteurs et aux investisseurs de développer leurs projets avec un accompagnement bancaire optimal, dans un environnement plus sécurisé et plus favorable à l’expansion des activités agricoles sur tout le territoire national. Le secteur agricole, clé de voûte de l’économie algérienne, devrait ainsi connaître une véritable révolution, avec la mobilisation d’une large gamme de services bancaires adaptés aux besoins des agriculteurs.

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