L’Algérie vient de franchir une étape cruciale dans sa quête d’indépendance économique et de valorisation de ses ressources naturelles. Grâce au projet structurant de Gara Djebilet, l’Algérie a désormais une solution concrète pour économiser pas moins de 1,4 milliard de dollars, en réduisant drastiquement ses importations de matières premières. Cette stratégie, qui s’inscrit dans la vision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, vise à transformer l’Algérie en une puissance émergente avec un PIB projeté à 400 milliards de dollars d’ici 2027.
Le PDG du groupe minier Sonarem, Belkacem Soltani, a détaillé les contours de cette démarche lors de la Journée nationale des Mines, soulignant que l’Algérie importe aujourd’hui 15 millions de tonnes de matières premières pour le fer, représentant une dépense colossale de 1,4 milliard de dollars. La mise en œuvre du projet Gara Djebilet permettra à l’Algérie non seulement de produire localement, mais aussi de stopper à terme ces importations, avec à la clé une économie annuelle estimée en milliards de dollars. Ce chiffre symbolique traduit à lui seul l’enjeu stratégique du projet pour l’Algérie, qui fait du secteur minier un levier majeur de son développement.
Gara Djebilet n’est pas un projet isolé. Il s’inscrit dans un plan global de développement minier jusqu’en 2035, porté par Sonarem et structuré autour de quatre axes : le développement de l’activité minière, la valorisation des ressources, l’amélioration des pratiques de gouvernance, et la mobilisation optimale des ressources humaines, financières et logistiques. Ce projet phare vient renforcer la capacité de l’Algérie à générer de la valeur ajoutée localement. La création de nouvelles unités de transformation, notamment pour le plomb et le zinc, déjà en place à Mascara et El-Khroub avec une capacité de 120 000 tonnes par an chacune, illustre bien cette volonté de rupture avec la dépendance à l’étranger. L’Algérie mise ainsi sur l’innovation industrielle et la relance des capacités de production internes pour réduire la facture des importations, estimée elle aussi à plusieurs milliards de dollars chaque année.
Le développement de nouvelles filières fait aussi partie des ambitions de Sonarem, notamment dans la fabrication de batteries électriques à base de lithium. Dans cette optique, l’Algérie renforce ses partenariats scientifiques, notamment avec le professeur Karim Zaghib, spécialiste mondial des batteries. Un protocole d’accord a été signé pour initier la production de composants à base de fer et phosphate, dans l’attente de la confirmation des gisements de lithium au Hoggar. En parallèle, une délégation algérienne participe actuellement à un congrès international à Montréal, sous l’égide du professeur Zaghib, pour explorer les opportunités de coopération avec des partenaires allemands, japonais, canadiens et australiens. Cette dynamique vise à positionner l’Algérie dans la course mondiale aux technologies vertes tout en capitalisant sur ses atouts géologiques.
La formation professionnelle n’est pas en reste dans cette stratégie. Le PDG de Sonarem a indiqué que des écoles spécialisées dans les métiers des mines ont déjà vu le jour et que des programmes de formation spécifiques sont en cours d’élaboration, notamment avec des partenaires italiens. Cette collaboration vise aussi l’extraction et la transformation du marbre, un secteur prometteur dans lequel l’Algérie détient un potentiel de 145 millions de mètres cubes. Sur ces réserves, 20 gisements ont déjà été confiés à Sonarem, qui travaille en ce moment avec des opérateurs italiens pour développer cette industrie stratégique.
Dans le domaine de l’or, l’Algérie cherche aussi à mieux exploiter son sous-sol. En 2024, plus de 400 kilos d’or ont été collectés à partir de 60 000 tonnes de matières, avec l’implication active de plus de 350 micro-entreprises artisanales. Pour renforcer cette exploitation, Sonarem a lancé des appels d’offres pour sélectionner un partenaire étranger répondant aux normes internationales, notamment pour l’exploitation du gisement d’Amesmessa. L’Algérie, à travers Sonarem, continue ainsi de structurer ses projets autour d’une vision claire : tirer pleinement profit de ses richesses naturelles pour réduire sa dépendance, économiser plusieurs milliards de dollars et renforcer sa souveraineté économique. Grâce au projet Gara Djebilet, l’Algérie démontre sa capacité à se projeter dans l’avenir avec confiance, tout en inscrivant son action dans la durabilité, la maîtrise des coûts et l’innovation industrielle.