Après plus de dix ans de silence et de travaux interminables, Constantine célèbre ce mardi 30 décembre la réouverture du Grand Hôtel Cirta, l’un de ses monuments hôteliers les plus emblématiques. Construit en 1912, fermé depuis 2013, et longtemps oublié, l’établissement renaît aujourd’hui après un chantier titanesque qui aura duré 11 ans et mobilisé un investissement colossal de 7 milliards de dinars, soit près de 46 millions d’euros. Cette rénovation monumentale marque une étape majeure dans le paysage touristique et économique de la ville, mais également dans la valorisation du patrimoine historique algérien. Le Grand Hôtel Cirta n’est pas seulement un lieu où séjourner ; il incarne désormais une ambition nationale : conjuguer luxe international et authenticité architecturale arabo-mauresque.
Le chantier, retardé à plusieurs reprises par des obstacles techniques et administratifs, a connu un tournant décisif en 2024 lorsque la propriété de l’hôtel a été transférée de la Société de gestion touristique de l’Est à la Société d’investissement hôtelier (SIH). Ce changement a permis d’inscrire le monument dans un réseau hôtelier mondial, et sa gestion administrative a été confiée à une marque prestigieuse affiliée au groupe Marriott International. Lors de l’inauguration, Moulay Larbi, PDG de la SIH, a souligné l’objectif du projet : offrir une expérience de luxe unique, où le charme historique se mêle aux standards internationaux de confort et de service. L’hôtel, situé à quelques pas du Musée national Cirta et du Pont Sidi Rached, a été pensé comme un moteur pour l’économie locale et un point de rencontre pour touristes et hommes d’affaires, en plaçant Constantine sur la carte des destinations hôtelières haut de gamme.
La rénovation, expliquait Belouahem Bachir, architecte consultant, s’est attachée à préserver l’âme du lieu tout en répondant aux normes internationales. Le résultat est spectaculaire : 27 chambres de luxe et 27 suites, dont une suite présidentielle, placent l’établissement dans la catégorie 5 étoiles et plus, jusqu’au rang de palace. Les infrastructures ont été complètement modernisées avec une piscine extérieure, un centre de remise en forme, un spa, un espace d’affaires et une grande salle de réception. L’ancienne salle de cinéma a été reconvertie en théâtre et salle de spectacles avec restaurant, illustrant la volonté de créer un lieu polyvalent et vivant, capable d’attirer aussi bien les visiteurs internationaux que les habitants de la ville.
L’inauguration a été l’occasion de rappeler que le Grand Hôtel Cirta ne se limite pas à son rôle touristique. Abdelkhalek Sayouda, wali de Constantine, a insisté sur l’importance de soutenir le tourisme intérieur et de développer les compétences locales dans l’exploitation de ce type d’établissement. Le personnel proviendra majoritairement de l’École supérieure de l’hôtellerie, ce qui permet de combiner qualité de service et création d’emplois durables. Le projet est ainsi un exemple concret de ce que peut apporter un investissement massif bien pensé, qui allie valorisation du patrimoine, montée en gamme de l’offre hôtelière et impact économique direct pour la région.
La réouverture du Grand Hôtel Cirta constitue également un symbole fort pour Constantine, ville riche d’histoire et de culture, qui retrouve l’un de ses joyaux architecturaux. Longtemps laissé à l’abandon, l’hôtel renaît aujourd’hui comme une adresse incontournable, capable de rivaliser avec les standards internationaux et d’attirer une clientèle exigeante. Au-delà du confort et de l’esthétique, l’établissement incarne une ambition plus large : faire de Constantine un acteur majeur du tourisme national, un exemple de restauration patrimoniale réussie et un moteur de développement économique local. Après 11 années de travaux, le Cirta n’est plus seulement un hôtel, c’est une promesse de luxe, d’histoire et de dynamisme pour la ville et pour l’Algérie tout entière.