Algérie : l’APS fracasse la France 

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L’Agence Presse Service (APS) a frappé un grand coup en braquant les projecteurs sur un sujet brûlant : les crimes coloniaux de la France en Algérie. Dans un article au titre percutant, « Les tortures et les assassinats commis par la France coloniale dénoncés par ses propres enfants », publié en fin de journée d’hier 15 mars, l’agence officielle algérienne met en lumière un passé que certains préféreraient voir enfoui.

« Les tortures et les assassinats commis par la France coloniale durant la Guerre de libération nationale, reviennent au devant de la scène et sont dénoncés par ses propres enfants », écrit l’APS, soulignant ainsi que les révélations ne viennent plus seulement du côté algérien, mais de voix françaises qui brisent le silence.

Parmi ces voix, celle de Florence Beaugé, journaliste du Monde, occupe une place centrale. Son enquête sur les sévices subis par la moudjahida Louisette Ighilahriz dans les années 2000 avait déjà provoqué une onde de choc en France. Dans ce sens, l’APS mentionne un récent article du média indépendant « Streetpress », qui relance le débat avec une vidéo consacrée à cette affaire, rappelant que l’article « Torturée par l’Armée française en Algérie, Lila recherche l’homme qui l’a sauvée », publié le 20 juin 2000 en Une du Monde, avait marqué un tournant. Ce reportage révélait comment Louisette Ighilahriz, capturée en 1957, avait enduré d’atroces souffrances aux mains des militaires français avant d’être sauvée par un médecin militaire.

Mais l’affaire ne s’était pas arrêtée là. Florence Beaugé était parvenue à obtenir des confessions inédites du général Massu, chef de la 10e division parachutiste, qui reconnaissait sans détour l’utilisation systématique de la torture : « Quand je repense à l’Algérie, cela me désole, on aurait pu faire différemment ». Un aveu qui avait fait l’effet d’une bombe à l’époque.

Un autre militaire, Paul Aussaresses, allait encore plus loin. Celui qui fut un acteur clé de la répression en Algérie avouait avoir personnellement exécuté 24 prisonniers et dirigé un escadron de la mort. Il confirmait également l’existence d’un « système organisé » de torture depuis 1830, sans exprimer le moindre remords. Ces révélations, rapportées par « Streetpress » et remises au goût du jour par l’APS, illustrent la froide mécanique de la violence coloniale qui s’était abattue sur le peuple algérien.

Les méthodes utilisées, aujourd’hui unanimement condamnées, comprenaient la torture à la baignoire, les sévices corporels et les exécutions sommaires. Des pratiques qui, selon les témoignages recueillis par Florence Beaugé, faisaient partie d’une stratégie répressive assumée par l’armée française.

L’article de l’APS revient aussi sur la récente déclaration du journaliste français Jean-Michel Apathie, qui a provoqué un tollé en comparant les crimes de guerre nazis aux massacres commis par la France en Algérie. « Chaque année en France, on commémore ce qui s’est passé à Oradour-sur-Glane, c’est-à-dire le massacre de tout un village. Nous en avons fait des centaines en Algérie », avait-il affirmé lors d’un débat télévisé. Un parallèle qui a fait réagir, et qui, selon l’APS, contribue à briser l’omerta autour des crimes coloniaux.

En publiant cet article incisif, l’APS relance un débat sensible, non seulement en France mais aussi en Algérie, où la mémoire de la Guerre de libération nationale reste vive. Cette nouvelle mise en lumière des exactions commises entre 1830 et 1962 risque de raviver les tensions diplomatiques entre Alger et Paris, alors que la question du pardon et des réparations demeure en suspens.

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