Les voyageurs en direction de l’Algérie doivent faire preuve de vigilance lorsqu’il s’agit de transporter des devises. En effet, certains d’entre eux pourraient se retrouver dans une situation inconfortable s’ils ne respectent pas les règles strictes établies par les autorités douanières algériennes. Récemment, Samir Chaabna, ancien député algérien de l’immigration, a tenu à rappeler ces règles afin d’éviter tout malentendu.
Nombreux sont les Algériens résidant à l’étranger qui redoutent de dépasser les seuils autorisés et de voir leur argent saisi par la Douane à leur arrivée en Algérie. Pourtant, la procédure est simple : il suffit de déclarer les devises que l’on transporte. « Tout montant égal ou supérieur à 1.000 € doit être déclaré à la douane », rappelle Samir Chaabna, insistant sur l’importance de respecter cette obligation sous peine de confiscation.
Voyageurs, devises en Algérie : ce que dit la douane algérienne
L’importation et l’exportation de devises en Algérie sont soumises à des règles strictes, applicables aux nationaux et aux étrangers. Ces réglementations visent à assurer un contrôle efficace des flux financiers tout en permettant aux voyageurs de transporter leurs fonds en toute légalité.
1. Montants soumis à déclaration
Tout voyageur entrant ou sortant du territoire algérien doit déclarer tout montant égal ou supérieur à :
– 1.000 € ou l’équivalent dans une autre devise pour les nationaux, qu’ils soient résidents ou non-résidents.
– 5.000 € ou l’équivalent dans une autre devise pour les étrangers.
Cette obligation de déclaration ne se limite pas aux billets de banque et aux pièces de monnaie. Elle inclut également les moyens de paiement au porteur, les effets de commerce, ainsi que d’autres valeurs ou titres de créances négociables, qu’ils soient au porteur ou endossables.
2. Importation de monnaie à l’entrée du territoire
Il est permis à tout voyageur d’importer de la monnaie sans limitation de montant. Cependant, l’importation doit être déclarée aux services des douanes pour tout montant atteignant ou dépassant les seuils mentionnés. Cette procédure est nécessaire pour respecter la réglementation et éviter toute confiscation éventuelle.
3. Exportation de monnaie à la sortie du territoire
Les règles à la sortie du territoire diffèrent légèrement selon le statut du voyageur :
– Voyageurs résidents : Ils peuvent exporter jusqu’à un maximum de 7.500 € par voyage, à condition que le montant soit prélevé sur un compte devises ouvert en Algérie et qu’ils puissent fournir un avis de débit bancaire.
– Voyageurs non-résidents : Ils sont autorisés à exporter les devises non utilisées, à condition de présenter un formulaire de déclaration d’importation validé par une banque ou un bureau de change lors de leur séjour en Algérie.
Pour tout montant supérieur à 7.500 €, une autorisation de change de la Banque d’Algérie est requise.
4. Procédure de déclaration
La déclaration des devises doit être effectuée par écrit auprès des services des douanes. Les formulaires sont disponibles dans les bureaux de douane, et peuvent également être téléchargés en ligne pour simplifier les démarches. Il est important de noter que cette déclaration est valable pour un seul séjour et qu’elle doit être présentée aux agents des douanes pour vérification.
5. Règles spécifiques au dinar algérien
Seuls les voyageurs résidents sont autorisés à importer ou exporter des billets de banque algériens. Le montant autorisé est limité à 10.000 dinars algériens par personne, et toute violation de cette règle est passible de sanctions.
6. Points importants à retenir
– La déclaration est obligatoire pour tout montant égal ou supérieur aux seuils fixés.
– Le formulaire de déclaration est valable uniquement pour la durée d’un séjour.
– L’envoi par fret ou courrier de devises, pièces de monnaie ou autres moyens de paiement au porteur n’est pas autorisé.
En respectant ces règles, les voyageurs peuvent éviter des désagréments à la douane et s’assurer que leurs fonds sont transportés en toute conformité avec les lois algériennes.
Cependant, qu’en est-il des enfants qui voyagent avec leurs parents ? Samir Chaabna apporte une clarification importante à ce sujet. Selon lui, le seuil de 1.000 € ne s’applique qu’aux personnes majeures. Les mineurs, eux, sont considérés comme étant « à la charge de leurs parents » et ne peuvent donc pas transporter d’argent en leur nom propre. En d’autres termes, les parents ne peuvent pas multiplier le plafond autorisé en incluant leurs enfants dans le calcul.
Ainsi, une famille composée de deux parents et deux enfants majeurs pourra transporter jusqu’à 4.000 € sans avoir besoin de les déclarer. En revanche, une famille avec des enfants mineurs ne pourra pas dépasser 2.000 € sans procéder à une déclaration en douane.
Transporter plus de 1.000 € : que faire ?
Si certains voyageurs estiment que 1.000 € est une somme insuffisante pour couvrir les dépenses d’un séjour en Algérie, la loi n’interdit pas de transporter un montant supérieur. Toutefois, pour transporter plus de 1.000 €, une simple formalité est à respecter : la déclaration en douane.
Samir Chaabna explique qu’il n’y a aucune limite quant au montant que l’on peut transporter, à condition de le déclarer. « Vous pouvez transporter 5.000, 7.000 ou même 10.000 €, c’est votre argent et vous avez le droit de le faire », affirme l’ancien député, tout en soulignant l’importance de suivre les procédures douanières. Il précise également que les voyageurs doivent déposer leurs devises dans un compte bancaire à leur arrivée en Algérie.
Le processus est simple : après avoir déclaré la somme à la douane, le voyageur se verra remettre un formulaire qu’il devra remplir et présenter à la banque. Les devises devront alors être déposées sur un compte bancaire à son nom. Cette démarche est cruciale pour faciliter le passage en douane lors du retour à l’étranger. En effet, grâce à cette déclaration, le voyageur pourra récupérer et transporter le solde restant de ses devises sans encombre.
Une question de transparence et de sécurité
Cette réglementation n’est pas seulement une formalité administrative, elle est également une mesure de transparence et de sécurité économique. En obligeant les voyageurs à déclarer les devises qu’ils transportent, les autorités algériennes cherchent à prévenir le blanchiment d’argent et les activités illégales. Mais au-delà de l’aspect légal, il s’agit aussi de protéger les voyageurs eux-mêmes contre d’éventuels problèmes à la frontière.
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