L’Algérie a fermement démenti les rumeurs circulant ces derniers jours concernant une suspension du commerce avec la France. Ce jeudi 7 novembre, la cellule de Communication du Premier ministre a publié un communiqué dans lequel elle réfute catégoriquement ces informations, les qualifiant de « totalement infondées » et « mensongères ». Ces déclarations font suite aux allégations relayées par Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France en Algérie, qui avait suggéré sur les réseaux sociaux qu’Alger aurait pris la décision de bloquer les échanges commerciaux avec la France.
Les allégations ont émergé après que l’ex-diplomate français, Xavier Driencourt, ait partagé sur son compte Twitter un document non authentifié. Ce document évoquait un prétendu décret algérien visant à stopper les importations françaises et les exportations vers la France. Driencourt, qui a occupé deux mandats à Alger, de 2008 à 2012 puis de 2017 à 2020, a souvent exprimé des critiques virulentes envers l’Algérie. Ses sorties publiques récurrentes ont souvent pris un ton acerbe et se sont parfois inscrites dans un discours qui semble proche des positions de l’extrême droite française.
Le contenu du message publié par Driencourt affirmait : « Pour remercier la France, l’Algérie décide de bloquer toutes les importations françaises et les exportations vers la France. Nous sommes décidément aveugles ». Une déclaration qui a immédiatement suscité une réaction en chaîne sur les réseaux sociaux, alimentant ainsi la spéculation sur l’état des relations commerciales entre les deux pays.
Le document en question, qui circulait largement en ligne, a également été repris par plusieurs médias français, dont Le Figaro. Ce dernier a rapporté qu’une réunion de l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef), qui s’est tenue le lundi 4 novembre, aurait confirmé l’existence de telles mesures restrictives. Cependant, le quotidien français a précisé que cette information était « verbale » et que « aucune note officielle n’existe », soulignant ainsi la fragilité de la source. Le document relayé par Le Figaro était également non authentifié, ce qui a grandement contribué à la diffusion de fausses informations au sein de la communauté française.
La cellule de communication du Premier ministre a fermement rejeté ces rumeurs et a souligné que les relations commerciales entre l’Algérie et la France continuaient de se dérouler dans le cadre de la réglementation en vigueur. Le gouvernement algérien a insisté sur le fait qu’aucune décision de ce type n’avait été prise, qualifiant ces rumeurs de « manipulations malveillantes ». L’Agence de presse algérienne (APS) a relayé cette position, citant le démenti catégorique de la part des autorités algériennes.
Cette polémique intervient dans un contexte diplomatique déjà tendu entre l’Algérie et la France, marqué par la question du Sahara occidental. En juillet dernier, la décision de la France de reconnaître la « souveraineté marocaine » sur cette région a provoqué une réaction en chaîne en Algérie, notamment la suspension de certaines coopérations économiques et diplomatiques. En réponse à cette position française, le gouvernement algérien a exprimé son mécontentement, renforçant ainsi la distance entre les deux pays. La situation s’est encore exacerbée lors de la visite du président français Emmanuel Macron au Maroc fin octobre, où il a réaffirmé la position française sur le dossier du Sahara occidental.
En 2022, l’Algérie avait déjà pris des mesures similaires contre l’Espagne, suspendant son commerce avec le pays après que Madrid ait annoncé son soutien au plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental. Toutefois, après des mois de tensions, un nouvel ambassadeur espagnol a été nommé à Alger en novembre 2023, et la situation s’est peu à peu normalisée. Le 6 novembre, la Banque d’Algérie a levé les restrictions commerciales imposées à l’Espagne, autorisant les transactions commerciales entre les deux pays, conformément aux règlements de changes en vigueur.
Bien que la situation entre l’Algérie et la France reste sensible, le démenti officiel du gouvernement algérien vient mettre un terme, du moins pour l’instant, à la rumeur d’un blocage total des échanges commerciaux. Il demeure essentiel, dans ce contexte tendu, de vérifier les informations avant de tirer des conclusions hâtives. Le commerce international étant soumis à des régulations strictes, il est probable que toute mesure significative de cette nature aurait été accompagnée d’une communication officielle.
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