Algérie : des pilotes se retrouvent dans « de sales draps »

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Tassili Airlines, la compagnie aérienne algérienne détenue par le géant énergétique Sonatrach, se trouve plongée dans une tourmente judiciaire qui fait couler beaucoup d’encre. Accusée de défier ouvertement les décisions de justice, l’entreprise est sous le feu des projecteurs pour son refus persistant d’appliquer des jugements définitifs rendus en faveur de plusieurs de ses pilotes. Une situation qui interpelle et scandalise.

Tout a commencé lorsque le député Ahmed Rabhi a tiré la sonnette d’alarme en interpellant publiquement le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab. Dans une lettre soigneusement rédigée, il demande des explications sur cette inertie troublante. Comment une compagnie publique, censée incarner l’exemplarité, peut-elle tourner le dos à des décisions judiciaires exécutoires, ébranlant ainsi l’autorité de la justice algérienne ?

Les pilotes, au cœur de cette saga judiciaire, ne sont pas de simples employés. Ils incarnent l’âme de l’aviation, des professionnels formés, dévoués, et qui ont porté la compagnie dans les moments les plus turbulents. Aujourd’hui, ils se retrouvent face à une injustice criante. Après avoir obtenu des jugements favorables, ces derniers attendaient un retour à la normale, une reconnaissance de leurs droits. Pourtant, Tassili Airlines persiste à ignorer ces décisions, prolongeant ainsi leur calvaire.

Chaque jour de retard dans l’exécution de ces jugements s’accompagne de lourdes amendes, qui viennent s’accumuler comme des nuages menaçants dans le ciel financier de la compagnie. Ahmed Rabhi n’hésite pas à pointer du doigt cette gestion absurde et coûteuse. À quoi bon améliorer les finances si c’est pour les dilapider en amendes évitables ? Cette gestion peu orthodoxe suscite des interrogations non seulement sur l’efficacité des dirigeants de Tassili Airlines, mais aussi sur la surveillance exercée par Sonatrach, son actionnaire principal.

Le député ne mâche pas ses mots. Sur son compte Facebook, il dénonce sans détour une atteinte grave à l’État de droit. « Les décisions de justice sont rendues au nom du peuple », rappelle-t-il avec gravité, soulignant l’importance cruciale de leur respect. En refusant de s’y conformer, Tassili Airlines ne se contente pas de défier ses pilotes ; elle défie tout un système, une nation, un idéal de justice.

Cette affaire prend une tournure quasi kafkaïenne. Imaginez des pilotes, habitués à naviguer dans les cieux, retenus au sol par des chaînes bureaucratiques et une administration défaillante. Les jugements, pourtant limpides et définitifs, semblent s’évanouir dans les méandres d’un système incapable de faire respecter ses propres décisions. Et pendant ce temps, les amendes tombent, alourdissant chaque jour un peu plus le poids financier sur une entreprise qui pourrait largement s’en passer.

La question qui brûle les lèvres de tous est simple : pourquoi ce silence ? Pourquoi cette résistance acharnée à l’application de la justice ? Est-ce un problème de gestion interne, un refus obstiné de reconnaître ses erreurs, ou une simple indifférence face aux conséquences ? Les réponses tardent à venir, mais l’impatience grandit.

Les implications de cette affaire vont bien au-delà de l’avenir de quelques pilotes ou même de la santé financière de Tassili Airlines. C’est tout un pan de la confiance envers les institutions publiques qui est en jeu. Si une compagnie publique peut se permettre de bafouer ainsi la justice, quel message cela envoie-t-il aux citoyens ? À d’autres entreprises ?

En attendant des réponses, la pression monte sur les autorités. Le ministre de l’Énergie, en tant que gardien de l’actionnaire principal de Tassili Airlines, est désormais sous les projecteurs. Il doit agir, et vite. Car chaque jour qui passe sans une résolution de cette affaire est un jour où la crédibilité de l’État de droit en Algérie s’érode un peu plus.

Dans cette atmosphère lourde de tension, une seule certitude demeure : les pilotes de Tassili Airlines, ces gardiens du ciel, continueront de se battre pour ce qui leur revient de droit. Et avec eux, c’est toute une idée de justice, de dignité et de respect qui cherche à s’envoler au-delà des entraves bureaucratiques, vers des horizons plus justes et équitables.

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