Algérie : des salariés auront une compensation de 75%

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L’Algérie a mis en place un dispositif de compensation permettant aux salariés des secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique de bénéficier d’une indemnisation pouvant aller jusqu’à 75 % de leur salaire en cas d’arrêt de travail dû aux conditions météorologiques extrêmes. Ce mécanisme, géré par la Caisse nationale des congés payés et du chômage-intempéries (CACOBATPH), vise à soutenir les employés impactés par des intempéries telles que les fortes pluies, les tempêtes ou les vagues de chaleur. Il s’agit d’un dispositif unique dans la région, qui renforce la protection sociale des travailleurs soumis aux aléas climatiques.

D’après Abdelmadjid Chekakri, directeur général de la CACOBATPH, cette compensation couvre l’ensemble des 58 wilayas du pays. En 2024, environ 5 000 dossiers ont été traités, permettant à près de 80 000 travailleurs de recevoir une indemnisation. Le montant total des compensations versées aux entreprises concernées a atteint 444 millions de dinars. Ce chiffre illustre l’ampleur de l’impact des conditions météorologiques sur l’activité économique et la nécessité d’un tel dispositif pour préserver les emplois dans des secteurs particulièrement vulnérables.

L’année 2024 a notamment été marquée par des épisodes de pluies intenses, entraînant des arrêts temporaires d’activité dans plusieurs régions. Rien qu’en janvier, la CACOBATPH a reçu 1 900 nouvelles demandes d’indemnisation liées aux intempéries. À ce jour, environ 300 dossiers ont déjà été traités, et les équipes continuent à examiner les demandes restantes afin d’assurer un traitement rapide et efficace des compensations. L’objectif est de garantir que les travailleurs affectés ne se retrouvent pas sans ressources pendant les périodes de chômage technique imposées par les conditions météorologiques.

Depuis 2016, la couverture de la CACOBATPH a été élargie pour inclure les arrêts de travail causés par des températures extrêmes, en particulier dans les wilayas du Sud où les vagues de chaleur peuvent rendre le travail en extérieur impossible. En 2019, cette mesure a été généralisée à l’ensemble du territoire national, permettant ainsi à tous les travailleurs des secteurs concernés de bénéficier d’une protection en cas d’événements climatiques extrêmes. Cette évolution du dispositif traduit une volonté des autorités d’adapter la protection sociale aux réalités du terrain et aux défis posés par le changement climatique.

Le calcul des indemnités pour les salariés repose sur des critères précis définis par la CACOBATPH. L’indemnisation est plafonnée à 200 heures par an, soit environ 40 jours de travail. Ce cadre permet d’assurer un équilibre entre la protection des travailleurs et la viabilité financière du système. Seules les entreprises affiliées à la caisse peuvent bénéficier de ce dispositif, ce qui encourage les employeurs à respecter leurs obligations en matière de déclaration et de cotisation sociale. La CACOBATPH joue ainsi un rôle clé dans la formalisation du secteur du bâtiment et des travaux publics en Algérie.

Le dispositif mis en place par l’Algérie pour les salariés est considéré comme l’un des plus avancés en matière d’indemnisation du chômage-intempéries dans la région. Il offre une sécurité aux travailleurs exposés aux risques climatiques et contribue à la stabilité des entreprises en leur permettant de surmonter les périodes d’inactivité forcée. L’amélioration continue de ce système et son adaptation aux nouveaux défis climatiques constituent un enjeu majeur pour garantir une protection sociale efficace et durable.

L’avenir du dispositif dépendra en grande partie de l’évolution des conditions climatiques et des ressources financières allouées à la CACOBATPH. Avec la multiplication des événements météorologiques extrêmes liés au changement climatique, la demande de compensation risque d’augmenter, mettant ainsi à l’épreuve la capacité du système à répondre aux besoins croissants des travailleurs et des entreprises. Les autorités devront donc veiller à renforcer le financement et l’efficacité des procédures pour assurer la pérennité de ce mécanisme essentiel à la protection des salariés des secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique en Algérie.

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