Les douanes algériennes continuent de renforcer leur dispositif de contrôle face aux agissements non conformes de certains voyageurs, particulièrement à l’heure où l’Algérie traverse une phase transitoire dans la régularisation d’une pratique bien connue : le commerce informel des marchandises en provenance d’Europe.
Dernier épisode en date, les agents de la principale inspection chargée du contrôle des voyageurs au port d’Oran ont procédé à la saisie de marchandises à caractère commercial, soigneusement dissimulées dans trois véhicules débarqués d’un ferry en provenance de Valence, en Espagne. Ce type de voyage, familier à certains voyageurs aguerris, s’est soldé par une lourde perte matérielle, les agents ayant intercepté divers articles tels que des mixeurs électriques, crèmes cosmétiques, chargeurs, désodorisants, batteries, parfums, couteaux, compléments alimentaires, consoles de jeux et autres produits à forte demande sur le marché national.
Cette saisie intervient dans un contexte où les voyageurs en Algérie font face à une situation inédite. En effet, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a récemment instruit les ministères concernés de mettre en place un dispositif légal pour encadrer et régulariser l’activité de ces voyageurs commerçants, communément appelés « commerçants de cabas ». L’objectif est clair : permettre à ces Algériens, qui ramènent depuis l’étranger des marchandises qu’ils revendent localement, de sortir de l’informel et d’opérer dans un cadre juridique structuré. Une initiative saluée par de nombreux observateurs, tant elle semble répondre à une réalité économique profondément ancrée dans les habitudes de voyage et de consommation en Algérie.
Cependant, dans ce climat d’attente, certains voyageurs ont choisi de ne pas patienter jusqu’à la finalisation des procédures en cours. Leur empressement à reprendre leurs activités de manière classique, malgré les risques évidents, les a placés en infraction avec la réglementation actuelle. L’Algérie, dans sa volonté de mettre fin au désordre économique, n’a d’autre choix que de sanctionner ces manquements, même si l’État œuvre, parallèlement, à mettre en place une solution pérenne. Ces voyageurs, qui espéraient contourner temporairement le flou administratif, se sont retrouvés confrontés à la rigueur des inspections douanières.
Le message est désormais clair : les voyageurs en Algérie doivent s’inscrire dans le respect des lois en vigueur, même si ces lois sont appelées à évoluer. Les autorités douanières, de leur côté, ne relâchent aucunement leur vigilance, considérant que la protection de l’économie nationale demeure une priorité absolue. L’Algérie a toujours vu transiter, par ses ports, une part importante de marchandises informelles, et chaque opération de contrôle réussie permet de resserrer un peu plus l’étau sur un système parallèle qui échappe depuis longtemps aux canaux officiels.
Ainsi, en Algérie, les voyageurs concernés sont aujourd’hui invités à attendre que les ministères finalisent les démarches promises par le chef de l’État. Une attente qui, bien que frustrante pour certains, constitue une opportunité unique de transformer une activité jadis tolérée en une véritable nouveauté encadrée, structurée et économiquement intégrée.
L’Algérie prépare cette nouveauté, et les voyageurs qui sauront patienter seront ceux qui en bénéficieront pleinement, sans subir la double peine d’une saisie et d’une sanction administrative. Cette opération à Oran n’est donc pas seulement un coup de filet douanier ; c’est un signal fort envoyé à tous ceux qui, en Algérie, vivent du voyage et espèrent en faire une activité légale et durable.