Dans une atmosphère empreinte de tension diplomatique, une scène inattendue s’est déroulée dans l’enceinte des Nations Unies, attirant l’attention des médias et des observateurs du monde entier. Alors que le Conseil de sécurité de l’ONU se réunissait mardi à New York pour aborder la situation au Moyen-Orient, et plus particulièrement la question palestinienne, l’ambassadeur de l’Algérie auprès de l’organisation, Amar Bendjama, a surpris l’assemblée, et notamment le représentant de la France, par un geste symbolique à la fois subtil et fort de sens.
Alors qu’il prononçait un discours en français, sous la présidence du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, représentant temporaire de la France à la tête de la séance, le diplomate algérien a soudainement basculé vers l’anglais, un changement de langue aussi inattendu que significatif. Cette transition linguistique, effectuée sans préavis, a provoqué une réaction visible chez le responsable français, dont l’expression faciale a été largement partagée sur les réseaux sociaux. Les images du ministre, manifestement déconcerté, ont été reprises dans de nombreuses vidéos virales, soulignant une forme de malaise palpable. Cette scène qui s’est déroulée au sein du siège de l’ONU, bien qu’éloignée d’un affront diplomatique direct, a été perçue comme une manœuvre bien calculée, presque comme un dribble dans l’arène politique, une manière pour l’Algérie de marquer sa position et d’adresser un message subtil mais audible à la France.
Mais ce geste ne saurait occulter la gravité des propos tenus par Amar Bendjama lors de cette séance. Représentant officiel de l’Algérie, il a dénoncé avec force l’inaction prolongée du Conseil de sécurité face aux événements tragiques qui secouent la bande de Gaza. Dans son allocution, il a qualifié la posture du Conseil de « silence assourdissant » et d’« inaction inacceptable », en rappelant que plus de 2 273 Palestiniens ont perdu la vie au cours des deux derniers mois, tandis que plus de 6 000 autres ont été blessés. Selon lui, la politique de « deux poids, deux mesures » entretenue par certaines puissances au sein de l’ONU a encouragé ce qu’il a désigné comme une campagne de génocide et de destruction systématique menée par l’entité sioniste. L’ambassadeur algérien a insisté sur le fait que les efforts du Secrétaire général des Nations Unies, bien qu’appréciés, n’avaient pas suffi à infléchir l’attitude de l’occupant, qui continue d’agir avec une impunité croissante.
Amar Bendjama n’a pas mâché ses mots. Il a souligné que le peuple palestinien, en particulier dans la bande de Gaza, est confronté à des horreurs incommensurables telles que la famine, le déplacement forcé et la destruction massive, sans qu’aucune protection internationale ne soit réellement assurée. Il a mis en évidence le fait que ces actes sont le fruit d’une volonté délibérée, ordonnée par les plus hautes autorités politiques et militaires israéliennes, et ne relèvent en aucun cas de simples « dommages collatéraux ». Pour lui, ce sont des crimes qui appellent à la justice et à la reddition des comptes. Son discours s’est durci lorsqu’il a évoqué l’utilisation de la famine comme arme de guerre, déclarant avec indignation : « Dans quel monde vivons-nous lorsque la famine est employée comme une arme de guerre ? ». Une interrogation poignante qui résume l’ampleur du désespoir face au manque d’action internationale.
Il a également attiré l’attention sur la situation en Cisjordanie, décrivant une colonisation qui progresse à grande vitesse, des milices de colons protégées par l’armée israélienne, et des actes de violence répétés contre les familles palestiniennes. Les expulsions, les démolitions de maisons, les attaques contre des lieux de culte et les arrestations arbitraires sont devenues, selon lui, une routine quotidienne. En conclusion, l’ambassadeur algérien a réaffirmé la position de son pays en faveur d’une solution durable basée sur la légitimité internationale. Il a appelé à la reconnaissance du droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination et à la création d’un État souverain avec El Qods pour capitale.
Ainsi, entre un message politique fort, une dénonciation claire de l’impunité israélienne, et un geste diplomatique symbolique sur fond de rivalité historique avec la France, l’Algérie a su capter l’attention à l’ONU, à la fois par la forme et par le fond. Un dribble maîtrisé sur la scène internationale qui, s’il n’a pas modifié l’équilibre des forces diplomatiques, a au moins marqué les esprits.