Le projet du gazoduc transsaharien continue d’avancer à grands pas, et ce, malgré les soubresauts géopolitiques récents qui ont secoué la région. L’Algérie, déterminée à faire de ce mégaprojet énergétique une réalité, s’impose comme un acteur central de cette initiative stratégique. Le gazoduc transsaharien, reliant le Nigeria à l’Europe via le Niger et l’Algérie, représente un enjeu colossal, non seulement pour les pays concernés, mais également pour les équilibres énergétiques mondiaux. Pourtant, alors que l’Algérie consolide son rôle de pivot dans ce chantier, une tentative d’ingérence se profile : celle du Maroc, qui cherche à détourner l’itinéraire du projet à son profit.
Dans un contexte de tension diplomatique entre l’Algérie et le Niger, certains observateurs pensaient que le projet du gazoduc transsaharien pourrait être remis en question. Mais il n’en est rien. L’Algérie maintient le cap, affirmant sa souveraineté énergétique et sa volonté de porter le gazoduc transsaharien jusqu’à son terme. Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, l’a confirmé lui-même dans une déclaration à la Radio Algérie Internationale. Selon lui, le gazoduc transsaharien est un projet capital pour son pays, autant qu’il l’est pour l’Algérie. Ces propos renforcent la vision commune des deux pays autour de ce projet, auquel participe également le Niger.
« Le gazoduc transsaharien est un projet extrêmement important pour le Nigeria, et bien entendu, également pour l’Algérie. Nous avons perdu beaucoup de temps, mais nous avons enfin commencé à progresser. Une réunion s’est tenue il y a environ deux mois entre les ministres de l’Énergie du Nigeria, de l’Algérie et du Niger », a insisté le ministre de l’énergie du Nigeria.
L’Algérie ne s’est pas contentée d’engagements verbaux. Le 11 février dernier, elle a accueilli la quatrième réunion ministérielle du comité de pilotage du gazoduc transsaharien. Cette rencontre, à laquelle ont participé les ministres de l’Énergie et du Pétrole du Nigeria, du Niger et de l’Algérie, a permis d’évaluer les avancées concrètes du projet et de consolider la feuille de route adoptée lors de la précédente réunion à Abuja. L’Algérie confirme ainsi son rôle moteur dans cette dynamique, au moment même où certains pays tentent de s’infiltrer dans le projet.
Le Maroc, de son côté, a exprimé son souhait de rediriger le tracé du gazoduc transsaharien, espérant capitaliser sur les tensions régionales pour proposer une alternative passant par son territoire. Mais cette tentative de subtilisation semble vaine. Le gazoduc transsaharien, tel qu’il a été conçu et confirmé par les trois États partenaires – le Nigeria, le Niger et l’Algérie – reste sur sa trajectoire originelle. La stabilité des engagements entre ces nations, malgré les crises, montre à quel point le gazoduc transsaharien est devenu un symbole de coopération panafricaine et de résilience géopolitique.
Les objectifs assignés au gazoduc transsaharien sont clairs : créer une voie stratégique d’exportation du gaz africain vers l’Europe, renforcer les infrastructures énergétiques des trois pays concernés, et diversifier l’offre énergétique mondiale. L’Algérie, en tant que carrefour naturel et infrastructurel vers les marchés européens, joue un rôle logistique et diplomatique crucial. Le gazoduc transsaharien est également un levier puissant pour le développement économique régional, générant des opportunités d’emploi, de formation et d’investissement dans les territoires traversés.
En refusant de céder aux tentatives de déviation ou de récupération politique, l’Algérie affirme sa position en tant que pilier de la transition énergétique africaine. Le gazoduc transsaharien n’est pas seulement un projet d’infrastructure ; il incarne une vision de coopération Sud-Sud, un engagement à long terme pour l’indépendance énergétique du continent. Alors que le Maroc tente de se positionner comme une alternative, la réponse algérienne reste ferme : le gazoduc transsaharien, pensé et porté par l’Algérie avec ses partenaires du Sud, n’est ni à vendre, ni à détourner.
Au final, malgré les turbulences diplomatiques et les ambitions concurrentes, le projet du gazoduc transsaharien se consolide autour d’une alliance stratégique entre le Nigeria, le Niger et l’Algérie. Et si le Maroc espérait une quelconque opportunité pour en profiter, il semble que le train – ou plutôt le gazoduc – est déjà en marche, sous la houlette d’une Algérie plus que jamais résolue à voir ce projet aboutir.