À l’approche de la 24e session extraordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine, prévue mardi prochain au siège de l’UA à Addis-Abeba, tous les regards sont tournés vers la candidature de l’Algérie pour un poste stratégique au sein du Conseil de paix et de sécurité (CPS). C’est Ahmed Attaf, ministre algérien des affaires étrangères, qui portera la voix de l’Algérie dans cette instance décisive, où se joueront les derniers arbitrages relatifs aux sièges vacants dans les structures de l’organisation panafricaine. L’événement revêt une importance particulière pour Alger, qui vise cette fois à concrétiser une ambition déjà affirmée lors de la précédente session ordinaire de l’UA, en février dernier.
L’Algérie convoite un mandat au sein du CPS pour la période 2025-2027, un siège qu’elle avait failli décrocher lors du 38e sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement africains. À cette occasion, la candidature algérienne avait montré toute sa solidité, récoltant 30 voix sur les 33 requises pour l’élection, un score qui, bien que non suffisant pour une validation immédiate, avait largement surpassé celui des autres candidats en lice. Le Maroc, également candidat, avait été rapidement distancé, avec seulement 17 voix obtenues au sixième tour de scrutin, contre 30 pour l’Algérie, un écart presque doublé qui a sonné comme une démonstration d’influence politique au sein du continent. Ce résultat avait d’ailleurs mis fin aux espoirs marocains dès les premiers tours de l’élection, illustrant la difficulté pour Rabat de rivaliser dans un jeu diplomatique où Alger semble bénéficier d’un soutien régional conséquent.
La session extraordinaire qui s’ouvre mardi représente donc une opportunité majeure pour Alger de transformer l’essai et de s’assurer une place au sein de cet organe permanent, qui est au cœur du dispositif africain de gestion des conflits. Le CPS, en tant qu’organe décisionnel de l’Union africaine chargé des missions sensibles de prévention, de gestion et de règlement des conflits armés sur le continent, est un levier d’influence incontournable pour tout pays désireux de peser sur les grandes orientations diplomatiques africaines. La volonté de l’Algérie d’y siéger s’inscrit dans une stratégie plus large de renforcement de sa présence sur la scène diplomatique africaine, une ambition qui s’est manifestée ces derniers mois à travers plusieurs candidatures à des postes clés au sein des institutions de l’Union.
Outre le siège au CPS, l’Algérie avait également présenté, avec succès cette fois, la candidature de l’ambassadrice Selma Malika Haddadi au poste de vice-présidente de la Commission de l’Union africaine. Élue pour un mandat de quatre ans, renouvelable une seule fois, l’ambassadrice Haddadi avait su convaincre les États membres grâce à un profil diplomatique solide et une stratégie de campagne efficace. Ce succès avait été interprété comme une validation du positionnement algérien au sein de l’Union, et un signal fort de l’appui dont bénéficie le pays dans les différentes régions du continent.
Le contexte de cette session extraordinaire est donc particulièrement favorable à l’Algérie, qui aborde ce nouveau scrutin avec un capital diplomatique renforcé et une dynamique favorable. Les résultats obtenus en février dernier, bien qu’insuffisants pour une élection directe, ont montré que la majorité des pays membres reconnaissent le rôle stabilisateur et diplomatique que l’Algérie joue depuis plusieurs décennies en Afrique. L’expérience du pays dans la médiation régionale, sa neutralité dans les conflits internes et son refus d’interventions extérieures imposées sont autant d’atouts qui parlent en sa faveur auprès de nombreux partenaires africains.
Dans ce jeu d’équilibres politiques et diplomatiques, chaque voix comptera, mais la tendance semble claire. L’Algérie, forte de son réseau d’alliés traditionnels, de son engagement de longue date pour les causes africaines, et de son activisme renouvelé au sein des institutions continentales, apparaît aujourd’hui comme un acteur incontournable pour occuper un siège au sein du Conseil de paix et de sécurité. Si la session de mardi confirme cette dynamique, Alger pourrait bientôt rejoindre cet organe stratégique, scellant ainsi un retour en force sur l’échiquier africain, dans un moment où les enjeux de sécurité et de gouvernance sont au cœur des préoccupations continentales.
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