La récente envolée des devises a placé l’euro, en Algérie, au cœur de toutes les discussions. Pour de nombreux citoyens, la question de savoir si cette hausse de l’euro en Algérie va se poursuivre a pris des allures d’inquiétude quotidienne, au moment où les transactions du marché parallèle donnent l’impression de s’emballer sans limite. Les spécialistes interrogés par Echorouk parlent d’une flambée qui n’a rien de naturel et décrivent le phénomène comme la conséquence directe de pratiques spéculatives qui ont transformé l’euro en Algérie en un produit d’investissement éphémère, sans fondement économique réel.
Les experts affirment que cette flambée est d’abord la conséquence d’une spéculation agressive sur le marché informel. Les cambistes ont profité d’une demande amplifiée depuis juillet 2025, liée à l’importation de véhicules de moins de trois ans en provenance de Chine. Dès l’annonce des possibilités d’importer des voitures de Chine, avant l’instauration de nouvelles restrictions, des dizaines d’importateurs se sont rués vers les devises, en priorité vers l’euro. Cette ruée subite a créé une pression inhabituelle qui a nourri la spéculation, poussant l’euro en Algérie vers des sommets irréalistes. Selon ces spécialistes, la décision du gouvernement d’interdire la vente de ces véhicules dans les salles d’exposition et d’en limiter l’importation aux usages personnels devrait atténuer cette pression en réduisant la demande rapide et excessive sur l’euro.
Pour l’économiste Fares Habbache, interrogé par Echourouk, cette envolée de l’euro en Algérie n’a rien de structurel. Il insiste sur le fait que le marché parallèle vit « une hausse artificielle », gonflée par des cambistes qui manipulent les prix dans l’unique but de multiplier les marges. Il compare cette dynamique à celle observée lors de crises financières antérieures, rappelant qu’en 2008, au pic des subprimes, les bulles spéculatives avaient suivi le même modèle avant de s’effondrer. À ses yeux, la hausse actuelle de l’euro en Algérie n’est qu’un épisode passager, voué à disparaître dès que la panique se dissipera et que les spéculateurs prendront leurs distances.
Habbache parle d’une « bulle spéculative injustifiée », une expression qui revient avec insistance chez les analystes. Tous s’accordent à dire qu’il ne s’agit ni d’une crise structurelle ni d’un signal alarmant pour l’économie nationale. Le volume réel des transactions ne justifie pas une telle flambée, ce qui renforce l’idée que l’euro en Algérie a été volontairement propulsé vers le haut par un jeu de manipulation classique : les cambistes font grimper le prix d’achat pour justifier une hausse encore plus importante du prix de vente, créant une spirale artificielle où l’euro semble grimper sans raison valable.
Les spécialistes estiment que la situation devrait s’assainir rapidement, possiblement avant la fin du mois. Une fois la frénésie d’achat liée aux véhicules terminée, l’euro en Algérie devrait retrouver un niveau plus cohérent. Les mesures du gouvernement visant à mettre fin aux importations groupées de voitures d’occasion auront également pour effet de réduire les besoins en devises, ce qui devrait contribuer à calmer le marché.
Ainsi, malgré un climat de tension alimenté par la spéculation, les experts se veulent rassurants. Le marché parallèle traverse une phase de surchauffe orchestrée par des acteurs bien identifiés et déconnectée de la réalité économique. L’euro en Algérie ne devrait donc pas poursuivre cette ascension incontrôlée, la bulle étant appelée à se résorber d’elle-même dès que les spéculateurs perdront leur avantage et que la demande artificielle s’essoufflera.