Algérie – France : la réponse cinglante de l’APS à Bruno Retailleau

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Alors que les relations entre l’Algérie et la France traversent une nouvelle zone de turbulence, l’APS, l’Agence de presse algérienne, a diffusé un article particulièrement virulent à l’encontre de certains responsables français, dénonçant des “fuites organisées de manière bien malhabile” au sujet de décisions en préparation à Paris. Bien que non nommé dans le texte de l’APS, c’est bien Bruno Retailleau, figure politique française associée à ces fuites, qui se trouve clairement visé, selon les interprétations convergentes de plusieurs observateurs.

L’article de l’APS, publié ce jeudi 29 mai 2025, revient sur une information de l’hebdomadaire L’Express, selon laquelle la France envisagerait de « geler les avoirs d’officiels algériens en réponse aux refus d’Alger de reprendre ses ressortissants frappés de l’obligation de quitter le territoire français ». Toujours selon cette fuite, il serait aussi question de « geler le patrimoine d’officiels algériens en France par une interdiction d’accès à leurs propriétés ou à d’autres biens ». Ces révélations, jugées provocatrices, ont fait réagir l’APS, qui critique une gestion jugée déplorable de la part des autorités françaises.

Dans une formulation acérée, l’APS affirme que “les officines françaises poursuivent la gestion des relations algéro-françaises par des fuites organisées de manière bien malhabile”. Une phrase de l’APS qui vise sans détour ceux, comme Bruno Retailleau, soupçonnés d’alimenter ces tensions à des fins politiques internes. En filigrane, l’agence suggère que ces manœuvres relèvent plus de la tactique de diversion que d’une diplomatie cohérente. Cette critique est d’autant plus cinglante que l’APS souligne que la relation entre l’Algérie et la France « n’a jamais tutoyé autant d’amateurisme », ni connu un tel « manque de sérieux ». Ces termes, choisis avec soin, dépeignent une France en perte de repères diplomatiques, orchestrée en coulisses par des responsables à courte vue.

L’APS ne se contente pas de commenter. Elle défie. L’Algérie, affirme-t-elle, “son peuple, son Gouvernement et toutes ses institutions confondues leur disent chiche. Passez à l’acte !” Une réponse cinglante à ce qu’elle perçoit comme des intimidations sans fondement. L’agence de presse poursuit en dénonçant une perception biaisée de l’Algérie par les autorités françaises. Selon elle, les responsables français ne s’adressent pas à l’Algérie réelle, mais à une “Algérie fantasmée”, décrite à travers des termes tels que “régime”, “pouvoir”, “dignitaires” ou encore “nomenklatura”. Pour l’APS, cette vision ne reflète en rien la réalité du pays, mais constitue une projection idéologique servant de support à un discours politique français qui peine à se renouveler.

L’agence insiste : l’Algérie n’est pas celle que décrivent certains responsables français, comme Bruno Retailleau. L’Algérie réelle est celle qui a “sollicité l’entraide judiciaire de la France dans le cadre de biens mal acquis, sans l’obtenir”. Elle rappelle également avoir adressé “cinquante-et-une commissions rogatoires” à la justice française, toutes restées sans réponse. De même, les demandes d’extradition concernant des individus accusés de corruption, détournements de fonds ou autres crimes économiques ont été ignorées. En mettant en lumière ces faits, l’APS souligne un double standard qui, selon elle, disqualifie moralement les autorités françaises concernées.

Par ces manquements, la France se placerait de facto “comme complice de toutes ces pratiques et comportements hors la loi”, accuse l’agence. Dans une dernière attaque, l’APS suggère que la France ferait mieux de balayer devant sa porte : “S’il s’agit de nettoyer les écuries d’Augias que la France commence par celles-ci. Elle y gagnerait en crédibilité et en sérieux. Car, pour l’heure, c’est ce dont elle a le plus besoin.”