Algérie – France : François Hollande retourne sa veste

François Hollande Algérie

Les relations diplomatiques entre Paris et Alger sont souvent marquées par des tensions, des incompréhensions et des volte-face politiques. François Hollande, ancien président français et figure influente du Parti socialiste, a récemment changé de position sur la gestion des relations entre la France et l’Algérie. Après avoir critiqué la fermeté de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, il semble désormais adopter une posture plus rigide à l’égard de l’Algérie, rejoignant ainsi la ligne défendue par Retailleau.

Lors d’une récente déclaration, François Hollande a affirmé : « La fermeté à l’égard d’Alger est nécessaire. » Une prise de position qui contraste avec ses propos tenus en février dernier sur BFM TV, lorsqu’il avait sévèrement critiqué l’approche du ministre de l’Intérieur. À cette époque, il avait reproché à Bruno Retailleau d’avoir mal appliqué la loi concernant une affaire impliquant un ressortissant algérien. « Bruno Retailleau, il faut qu’il connaisse la loi, ça me peine de le dire », avait-il lancé, exprimant son désaccord avec la manière dont l’Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF) avait été gérée.

Le dossier en question concernait l’influenceur algérien Doualemn, dont l’OQTF avait été annulée par un tribunal français, malgré les efforts du gouvernement français pour l’expulser. François Hollande avait alors pris position contre Retailleau en soulignant que l’expulsion de Doualemn aurait dû être traitée différemment : « Dans le cas de l’influenceur algérien Doualemn, le tribunal a annulé l’OQTF, il était avec un titre de séjour régulier, il ne pouvait donc pas être sous OQTF. » Il avait ajouté que l’expulsion aurait dû être décidée par un simple arrêté et non par une procédure plus complexe.

Le revirement de François Hollande intervient dans un contexte où les tensions entre la France et l’Algérie se sont intensifiées, notamment en raison du refus d’Alger d’accueillir certains de ses ressortissants expulsés. « Je ne donne pas de point à l’Algérie qui a refusé de recevoir son ressortissant et l’a refoulé. Ce n’est pas un tribunal d’Algérie qui a annulé l’OQTF, c’est un tribunal français », avait-il déjà précisé en février.

Ce changement de ton de l’ancien président peut s’expliquer par plusieurs facteurs. D’une part, la pression politique et médiatique autour de la gestion des migrations entre la France et l’Algérie ne cesse de croître, alimentée par des cas de refus de réadmission de certains Algériens en situation irrégulière. D’autre part, la position de François Hollande pourrait aussi être influencée par la volonté d’aligner son discours avec une partie de l’opinion publique française, qui réclame davantage de fermeté dans la gestion des flux migratoires.

Mais ce retournement de veste soulève des interrogations. En février, François Hollande plaidait pour une approche juridique stricte, arguant que la loi devait être appliquée correctement sans être instrumentalisée pour des motifs politiques. En revanche, sa récente déclaration sur la nécessité d’une fermeté accrue vis-à-vis d’Alger laisse entendre qu’il considère désormais que le contexte impose une attitude plus dure.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, de son côté, s’est montré constant dans sa position en faveur d’un durcissement des contrôles et des expulsions. En prenant désormais position en faveur de la fermeté, François Hollande semble se rapprocher de la ligne de son ancien opposant sur cette question. « Mais il faut quand même parler, sinon le système est bloqué », a-t-il toutefois nuancé, laissant entendre que malgré son changement de ton, le dialogue entre Paris et Alger reste essentiel.

Cette évolution des positions illustre une réalité récurrente en politique : les prises de position peuvent évoluer en fonction du contexte diplomatique et des enjeux nationaux. Reste à savoir si ce revirement de François Hollande aura un impact sur les décisions futures du gouvernement français en matière de relations avec l’Algérie.

Lire également :

Ramadan 2025 : « Chez Aicha » casse les prix et propose un ftour complet à 12 euros à Paris

Le géant mondial « Gebr.Heinemann » va approvisionner l’aéroport d’Alger

Algériens de France : les transferts de devises en Algérie seront facilités