L’affaire Boualem Naman, plus connu sous son pseudonyme « Doualemn », continue de faire des vagues dans le paysage politique et médiatique français. Après plusieurs semaines de rebondissements judiciaires et diplomatiques, la commission d’expulsion de l’Hérault a rendu un avis favorable à son éloignement du territoire français. Une décision qui fait suite à une intense pression politique, notamment du ministre de l’intérieur Bruno Retailleau, fervent défenseur d’une politique stricte de la France à l’égard de l’Algérie, notamment sur le sujet des expulsions des clandestins algériens.
Tout commence au début de l’année 2025, lorsqu’une vidéo publiée sur les réseaux sociaux par l’influenceur algérien suscite un tollé. Dans cette séquence, jugée provocatrice, Boualem Naman aurait tenu des propos incitant, selon les autorités, à des comportements répréhensibles. Rapidement signalé par le maire de Montpellier, Michaël Delafosse, et le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, il est arrêté et traduit en justice. Le verdict tombe : cinq mois de prison avec sursis pour « provocation non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit ». Une sanction qui ne satisfait pas le ministre de l’Intérieur ni plusieurs figures politiques de droite, à commencer par Bruno Retailleau, qui réclame sans détour son expulsion du territoire national.
« Il est temps que la République affirme son autorité. Nous ne pouvons tolérer que des individus condamnés pour de tels faits continuent de séjourner sur notre sol », martèle Retailleau lors d’une intervention médiatique.
Face à la pression, le préfet de l’Hérault enclenche une procédure d’expulsion. Cependant, un imprévu de taille vient bouleverser le processus. Le 9 janvier, à son arrivée en Algérie, Doualemn est immédiatement refoulé par les autorités algériennes, qui refusent de l’accueillir sur leur territoire. Une situation inédite et humiliante pour la France, qui se retrouve contrainte de le réadmettre. Cette mésaventure diplomatique provoque des tensions entre Paris et Alger, déjà fragilisées par plusieurs contentieux liés à la question migratoire.
La justice administrative entre alors en jeu. Le tribunal de Melun annule l’Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), estimant que la procédure a été entachée d’irrégularités, notamment par l’absence de débat contradictoire. Mais loin de s’arrêter là, la préfecture relance l’affaire et convoque la commission d’expulsion de l’Hérault pour statuer à nouveau.
France – Algérie : Retailleau obtient gain de cause
Lors de l’audience devant la commission d’expulsion de l’Hérault, plusieurs arguments ont été avancés. D’un côté, l’administration a soutenu que les déclarations de Doualemn constituaient une menace à l’ordre public et justifiaient pleinement son expulsion, comme souhaité par Retailleau. De l’autre, ses avocats ont mis en avant le fait qu’il n’avait jamais appelé à des actes violents de manière explicite et ont contesté la proportionnalité de la sanction. Malgré ces défenses, le « Comex » a finalement statué, selon Europe 1, en faveur de son expulsion, laissant le dernier mot au préfet.
Le gouvernement se trouve désormais à un tournant. Comment mettre en œuvre cette expulsion sans réitérer l’échec du 9 janvier ? L’Algérie acceptera-t-elle cette fois-ci de le recevoir ? De son côté, Boualem Naman ne compte pas se laisser faire et promet de contester cette décision devant les instances judiciaires. L’affaire est loin d’être terminée et risque encore de susciter de nombreuses réactions, aussi bien en France qu’en Algérie.
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