Un terrible fait divers a secoué la ville d’Annaba en mai 2024. Cette affaire a été traitée par la justice, au cours de ces derniers jours. Un homme de 45 ans a été condamné à la peine de mort après avoir assassiné son épouse dans des circonstances d’une violence inouïe. Le motif ? De simples taches apparues sur ses vêtements neufs, qu’il a interprétées comme un signe de sorcellerie visant à le nuire.
Tout a commencé lorsque l’accusé, un commerçant respecté dans son quartier, a remarqué à plusieurs reprises des traces étranges sur ses habits fraîchement achetés. Persuadé qu’il ne s’agissait pas de coïncidences, il a commencé à nourrir des soupçons à l’égard de son épouse. Selon ses dires, ces taches étaient le fruit de pratiques occultes destinées à lui porter malheur. Convaincu que sa femme cherchait à le contrôler par des moyens surnaturels, il est progressivement tombé dans une spirale de méfiance et d’obsession.
Les disputes se sont multipliées au sein du couple. L’accusé affirme qu’il avait plusieurs fois confronté son épouse à ce sujet, mais celle-ci niait fermement toute implication. Cependant, selon son propre témoignage, la veille du drame, la femme aurait fini par avouer qu’elle s’était rendue chez un sorcier pour « préserver son foyer ». Pour l’homme, cet aveu a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il s’est senti trahi, manipulé et acculé, persuadé que sa chute financière récente et ses problèmes professionnels étaient liés à ces pratiques occultes.
Le jour du crime, le couple s’apprêtait à se rendre ensemble chez le marabout afin d’annuler les supposés sortilèges. Mais en chemin, une nouvelle dispute a éclaté. La victime aurait refusé de poursuivre le trajet, arguant qu’elle ne croyait pas aux « annulations de sorts » et qu’elle voulait simplement rentrer chez elle. Ce refus a déclenché une colère incontrôlable chez l’accusé.
Pris d’une rage aveugle, il l’a d’abord frappée violemment au visage, la laissant inconsciente. S’assurant qu’ils étaient à l’abri des regards, il a ensuite sorti une corde en plastique qu’il avait dans son véhicule et l’a enroulée autour du cou de sa femme jusqu’à ce qu’elle cesse de respirer. Déterminé à ne laisser aucune chance à la victime, il a sorti un couteau et l’a poignardée à plusieurs reprises à l’abdomen et au cœur.
Une fois son crime accompli, il a transporté le corps sans vie de son épouse jusqu’à un oued voisin, espérant ainsi dissimuler le meurtre. Il a également pris soin de se débarrasser du téléphone et des affaires personnelles de la victime pour effacer toute trace.
Mais son plan a rapidement été déjoué par les enquêteurs. Après la découverte du corps par un passant, une enquête approfondie a été menée. Les soupçons se sont rapidement portés sur le mari, dont les incohérences dans son récit ont mené à son arrestation. Lors des interrogatoires, il a fini par avouer son crime, expliquant son geste par sa « peur de la sorcellerie » et par la conviction que sa femme l’avait condamné à une descente aux enfers financière et sociale.
Lors du procès, le tribunal criminel d’Annaba a retenu la préméditation. Les juges ont souligné que l’accusé avait planifié son acte et qu’il ne s’agissait pas d’un simple accès de colère. La violence avec laquelle le crime a été commis, les aveux de l’accusé et les éléments retrouvés sur la scène du meurtre ont conduit à une condamnation sans appel : la peine de mort.
Ce drame a profondément bouleversé l’opinion publique, relançant les débats sur la persistance des croyances en la sorcellerie et leurs conséquences dramatiques. La famille de la victime, anéantie, a dénoncé un crime absurde et barbare, appelant à une prise de conscience sur les dangers des superstitions et de la violence domestique.
L’affaire rappelle tristement que certaines croyances profondément enracinées peuvent encore mener à des tragédies, et que la lutte contre les violences conjugales reste un enjeu crucial pour la société.
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