Bien que contestée par une partie de la population, la célèbre chaîne américaine de restauration rapide KFC poursuit son implantation en Algérie, en dévoilant une stratégie de développement qui surprend par son ampleur et sa précision. Après l’ouverture remarquée de ses deux premiers établissements à Alger, situés à Dely Brahim et au Mall de Mohammadia, KFC annonce désormais deux nouvelles adresses à venir en Algérie : l’une au très fréquenté Garden City Mall d’Alger, et l’autre au niveau du nouveau centre commercial d’Oran, marquant ainsi une volonté claire d’élargir sa présence à l’échelle nationale.
Mais la décision qui a le plus retenu l’attention n’est pas l’ouverture de nouveaux points de vente. Dans un tournant digital stratégique, KFC Algérie a lancé son propre site web officiel, accessible à l’adresse (https://kfc.dz), une première dans le secteur du fast-food américain en Algérie. Ce site, déjà opérationnel, présente un contenu détaillé incluant l’ensemble du menu disponible dans les restaurants du pays, avec tous les prix affichés en dinars algériens, une transparence commerciale encore peu courante dans ce secteur.
Le site met en avant plusieurs offres attractives, dont le désormais emblématique Bucket de 8 pièces (Original, Spicy ou Mix), proposé à 3 600 DA. Une version plus généreuse, le Bucket de 12 pièces, est disponible à 4 900 DA. Les amateurs de snacks plus légers peuvent opter pour un Snack box original à 800 dinars ou un Menu Wrap à 700 dinars. Les accompagnements comme les frites sont également à la carte, avec une petite portion facturée à 130 dinars. Pour un repas complet, le Dinner Meal, décliné en Original, Spicy ou Mix, est proposé à 1 250 DA. Du côté des burgers, les prix varient de 800 DA à 1 450 DA, selon les compositions choisies.
Cette présence numérique permet non seulement aux consommateurs algériens d’accéder facilement aux informations relatives aux produits, mais elle témoigne aussi d’une volonté d’ancrage durable dans le marché local. Une stratégie d’autant plus pertinente dans un contexte où la digitalisation devient incontournable, notamment dans le secteur de la restauration rapide.
L’histoire récente de KFC en Algérie n’est cependant pas exempte de controverses. L’arrivée de la marque en avril dernier avait déclenché un engouement massif, symbolisé par des files d’attente impressionnantes à l’ouverture du restaurant de Delly Brahim. Toutefois, cet enthousiasme s’est rapidement heurté à une vague de protestations. Certains groupes avaient appelé au boycott de la chaîne, l’accusant de liens présumés avec Israël, dans un contexte de fortes tensions géopolitiques. Cette controverse avait alimenté de vifs débats sur les réseaux sociaux, opposant partisans de la marque et défenseurs du boycott.
Les critiques ne se sont pas limitées à la dimension politique. Certains consommateurs avaient également remis en question les prix pratiqués, jugés élevés au regard du pouvoir d’achat moyen, ainsi que la pertinence d’introduire une enseigne de fast-food américain dans un pays réputé pour sa richesse culinaire locale. Néanmoins, malgré ces voix dissonantes, l’enseigne continue de séduire une large clientèle, notamment les jeunes urbains en quête de nouveautés et d’expériences culinaires globalisées.
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Cette expansion de KFC intervient dans un paysage particulier : celui d’un marché algérien resté longtemps fermé aux grandes chaînes internationales. Après le départ de Quick, qui avait tenté l’aventure dans les années précédentes, peu d’acteurs internationaux ont réussi à s’imposer durablement. McDonald’s, par exemple, n’est toujours pas implanté en Algérie, faisant du pays l’un des rares marchés au monde sans présence de la marque aux arches dorées. Dans ce contexte, KFC se positionne comme un pionnier, explorant un terrain à fort potentiel, mais également marqué par des attentes culturelles et économiques spécifiques.
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La mise en ligne de la plateforme digitale s’inscrit donc dans une stratégie d’adaptation au marché local. Elle permet non seulement de répondre à une demande d’information immédiate et précise de la part des consommateurs, mais elle ouvre aussi la voie à de futures fonctionnalités comme la commande en ligne, le click and collect ou même, potentiellement, la livraison à domicile.
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En conjuguant ouverture physique de nouveaux points de vente et développement numérique, KFC semble ainsi vouloir asseoir sa légitimité sur le long terme. Reste à voir si la marque parviendra à maintenir cet équilibre délicat entre succès commercial, gestion des polémiques et adaptation aux sensibilités locales.