Algérie : la banane se vend désormais plus cher qu’en France

Prix banane Algérie

Ramadan 2025 a débuté avec son lot de fluctuations sur les marchés, et cette année, c’est le prix de la banane qui suscite la polémique en Algérie. Vendue jusqu’à 600 dinars le kilogramme, soit environ 2,4 euros, cette hausse fulgurante la place au même niveau que les prix pratiqués en France, où la banane se vend en moyenne à 1,99 euro. Cette situation a déclenché une vive réaction de l’Association de Protection du Consommateur et de son Environnement en Algérie (APOCE), qui demande une intervention immédiate des autorités.

L’APOCE a appelé les instances officielles à ouvrir une enquête sur l’envolée soudaine du prix de la banane sur le marché en Algérie. Selon l’association, le fruit a connu une augmentation brutale de 150 à 200 dinars par kilogramme dès les premiers jours du Ramadan, sans raison apparente ni baisse d’approvisionnement. De plus, les marchés solidaires, qui offrent généralement des produits à des prix réduits, proposaient encore récemment la banane à 290 dinars le kilogramme. Cependant, ces stocks disparaissent en à peine une ou deux heures, alimentant ainsi la suspicion d’une mainmise organisée sur le marché.

Mohamed Lotfi Wahid Ben Rajaa, membre de l’APOCE, a dénoncé cette situation en des termes forts. « Nous avons constaté le retour d’une hausse ciblée des prix sur certains produits de grande consommation, notamment la banane, qui est souvent un indicateur de la régulation des prix des autres fruits », a-t-il déclaré. Il souligne l’absurdité de cette augmentation soudaine, en particulier durant le mois sacré du Ramadan, une période où la consommation est au cœur des préoccupations des familles algériennes.

Les marchés solidaires, mis en place pour offrir des denrées à des prix abordables, semblent être particulièrement affectés. Dans des villes du centre de l’Algérie comme Blida et Boufarik, la banane, pourtant vendue officiellement à 290 dinars, disparaît rapidement des étals, soulevant des interrogations sur d’éventuelles pratiques spéculatives. Certains soupçonnent que ces stocks sont détournés pour être revendus plus cher ailleurs, accentuant ainsi la flambée des prix sur le marché traditionnel.

L’APOCE insiste sur le fait que l’État algérien a pris des mesures pour assurer un approvisionnement suffisant des produits de consommation courante, non seulement pour le Ramadan, mais aussi pour le reste de l’année. Contrairement aux années précédentes, où la période du jeûne était souvent marquée par des tensions sur les marchés et des protestations des consommateurs, le Ramadan 2025 semblait, jusqu’à présent, relativement calme sur le plan des prix. Toutefois, cette situation inquiétante autour de la banane pourrait changer la donne et relancer le débat sur la régulation du marché.

L’association appelle donc les autorités à agir rapidement pour identifier les responsables de cette hausse artificielle et mettre fin aux pratiques spéculatives qui pénalisent directement les consommateurs. En l’absence de mesures correctives, la crainte est que cette augmentation se répercute sur d’autres produits alimentaires, rendant encore plus difficile l’accès à une alimentation équilibrée pour de nombreuses familles.

Alors que les Algériens poursuivent leur mois de jeûne, la question du pouvoir d’achat reste une préoccupation majeure. L’APOCE et d’autres acteurs de la société civile comptent maintenir la pression sur les autorités afin d’empêcher que cette flambée des prix ne devienne une norme. L’évolution des prochaines semaines sera déterminante pour voir si des actions concrètes seront mises en place pour stabiliser le marché et garantir un accès équitable aux denrées de première nécessité.

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