La CNAS franchit une étape majeure dans la modernisation de la sécurité sociale en Algérie, annonçant la suppression officielle de 27 documents papier jusqu’ici obligatoires pour le traitement des dossiers de prestations. Cette décision marque un tournant significatif vers la dématérialisation des procédures et la simplification des démarches pour les assurés et les employeurs. La mesure s’inscrit dans un plan plus vaste de transformation numérique du secteur, visant à réduire les délais, fluidifier la circulation des informations et améliorer l’expérience des citoyens dans leurs interactions avec l’administration.
Selon Yahia Rassoul, directeur de la modernisation et des systèmes d’information au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale, la suppression de ces documents permet désormais une transmission instantanée et sécurisée des informations entre les différents services et organismes relevant de la CNAS. L’interconnexion des systèmes d’information réduit les contraintes administratives, élimine les déplacements inutiles et facilite le suivi des dossiers. Cette approche s’inscrit dans une stratégie globale de modernisation qui place la simplification des procédures au centre des priorités du ministère.
L’application « El Hanaa », outil central de cette transformation, compte aujourd’hui plus de 3,5 millions de comptes actifs. Elle permet aux assurés de gérer en ligne plusieurs aspects essentiels de leur couverture sociale. L’extraction des attestations d’affiliation, le suivi de la consommation de médicaments, la gestion des congés maternité et le suivi des cartes Chifa sont désormais accessibles depuis un smartphone ou un ordinateur, réduisant considérablement les files d’attente et les déplacements physiques. Plus de 65 000 demandes de congés maternité ont ainsi été traitées via la plateforme, illustrant son efficacité.
Pour les employeurs, la digitalisation s’accompagne du lancement du prélèvement automatique des cotisations, un dispositif sécurisé qui élimine les risques liés aux retards de paiement et simplifie la gestion des obligations sociales. Cette innovation permet de gagner du temps et d’éviter les contraintes administratives liées aux chèques et aux déplacements. Le système vise à instaurer une meilleure coordination entre les employeurs et la CNAS, tout en garantissant la conformité et la transparence des transactions.
La carte Chifa bénéficie également de cette modernisation. Les assurés peuvent désormais la demander à distance pour un montant de 400 DA, avec paiement possible par carte bancaire ou carte « Edahabia ». Les mises à jour de la carte peuvent être effectuées chez l’un des 12 000 pharmaciens conventionnés, un service qui a déjà permis d’économiser près de trois millions de déplacements sur les six derniers mois, notamment pour les habitants des régions les plus éloignées du Grand Sud. Cette simplification réduit la charge administrative pour les assurés et assure un accès plus rapide aux prestations de santé.
La transformation numérique de la CNAS ne se limite pas aux outils et aux applications. Elle comprend également un investissement important dans la formation du personnel pour instaurer une véritable culture numérique au sein de l’administration. Les agents sont formés pour utiliser efficacement les nouvelles technologies et accompagner les citoyens dans leurs démarches, garantissant ainsi une adoption fluide et réussie des services en ligne. Cette double approche, combinant technologie et accompagnement humain, permet d’assurer un service public plus efficace, réactif et proche des besoins des utilisateurs.
Le ministère du Travail et la CNAS insistent sur le caractère stratégique de cette digitalisation en Algérie, considérée non seulement comme une amélioration des services mais aussi comme une priorité nationale. La suppression des documents papier et le recours aux plateformes numériques représentent un effort concret pour réduire la bureaucratie, limiter les pertes de temps et favoriser une meilleure interaction entre les citoyens et l’administration. Ces mesures reflètent l’engagement du gouvernement à moderniser le secteur social tout en répondant aux attentes croissantes des assurés et des employeurs.