Lors de l’ouverture d’un colloque national sur les mourchidate, les guides religieuses en Algérie, qui s’est tenu hier à Blida, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, est intervenu avec des propos qui réaffirment la place centrale de la femme dans la société algérienne. Ce colloque, organisé dans un contexte marqué par une polémique née de déclarations rétrogrades d’un wali affirmant que « la place de la femme est au foyer », a été l’occasion pour le ministre de rappeler que la femme en Algérie joue un rôle déterminant et que la femme algérienne rivalise désormais avec les hommes dans tous les domaines, qu’ils soient économiques, sociaux, éducatifs ou culturels. Selon Belmehdi, la femme en Algérie n’est pas simplement une présence symbolique, mais représente une force, une croissance et une appartenance à l’Algérie qui dépasse de loin les stéréotypes dépassés.
Dans son discours, le ministre a tenu à rendre hommage à Lalla Fadhma N’Soumer, figure emblématique de la résistance, soulignant qu’il ne pouvait évoquer son nom sans rappeler le titre honorifique de « Lalla », symbole de respect et de grandeur. Cette référence historique illustre parfaitement la continuité de l’engagement des femmes en Algérie et le rôle incontournable de la femme algérienne dans la construction de la société. La femme algérienne, selon Belmehdi, n’est pas confinée à des tâches domestiques, mais participe activement à tous les aspects de la vie nationale et à la défense des valeurs et des traditions tout en s’adaptant aux exigences du progrès moderne.
Le ministre a profité de cette tribune pour rappeler les efforts menés par son département afin de moderniser et de professionnaliser l’encadrement religieux féminin. Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs œuvre pour développer les mécanismes d’orientation religieuse afin de les rendre plus efficaces face aux défis contemporains et aux risques qui menacent la société à l’ère du progrès technologique. Pour Belmehdi, les mourchidate doivent disposer d’outils adaptés à une société en mutation, capables de répondre aux besoins spirituels et sociaux de la population. Ces efforts incluent le développement des compétences professionnelles, l’amélioration des techniques de communication et de dialogue, ainsi que la prise en compte des aspects psychologiques des personnes accompagnées, en particulier les catégories vulnérables.
Le ministre a également souligné que l’action des mourchidate dépasse le cadre strictement cultuel et s’étend à des initiatives sociales en partenariat avec les secteurs de l’Éducation, de la Santé et de la Justice. Leur rôle a été particulièrement visible lors de la pandémie, à travers les campagnes de sensibilisation à la vaccination et l’accompagnement religieux au sein des établissements pénitentiaires. Selon Belmehdi, l’Algérie a été pionnière parmi les pays arabes et musulmans en instituant la fonction de mourchida religieuse, dont le nombre atteint aujourd’hui près de 1850 à travers le territoire national. Le ministère ambitionne de renforcer ce chiffre afin de promouvoir un discours religieux féminin conforme à la référence nationale.
Le ministre a exprimé son souhait de voir ce colloque national devenir une rencontre internationale périodique à Blida, où les travaux porteraient sur les fondements juridiques de la mission des mourchidate, les règles du discours religieux féminin à la lumière des enjeux contemporains et l’élaboration de programmes spécifiques pour l’orientation religieuse féminine. Ces initiatives confirment que la femme en Algérie occupe une place stratégique, qu’il s’agisse de la femme algérienne dans la société ou de la femme dans l’encadrement religieux. Les propos de Youcef Belmehdi rappellent que toute tentative de réduire la place de la femme au foyer appartient au passé et que la femme algérienne continuera de jouer un rôle central dans tous les secteurs de la vie nationale.