Face aux défis climatiques et à l’augmentation des besoins en eau potable, l’Algérie mise sur le dessalement de l’eau de mer pour assurer un approvisionnement stable à sa population. Le pays accélère la construction de nouvelles infrastructures hydrauliques, et Sonatrach, acteur clé du projet, a récemment dévoilé le coût total de cinq stations en cours de développement. Ce programme ambitieux, qui mobilise des ressources humaines et techniques considérables, représente une étape majeure dans la stratégie nationale de gestion de l’eau.
L’investissement global pour ces cinq stations de dessalement en Algérie s’élève à 2,4 milliards de dollars. Cette somme colossale témoigne de l’importance accordée par les autorités algériennes à la sécurisation de l’approvisionnement en eau dans un contexte marqué par le stress hydrique croissant. Ces infrastructures, une fois opérationnelles, permettront de renforcer significativement la capacité de production d’eau potable, réduisant ainsi la dépendance aux sources naturelles traditionnelles qui subissent les effets du changement climatique.
Le déploiement du projet mobilise des moyens logistiques impressionnants. Environ 10 000 travailleurs ont été engagés sur les différents sites de construction, opérant selon un rythme continu, 24 heures sur 24. Cette main-d’œuvre conséquente a permis d’assurer une progression rapide des travaux et de respecter les délais fixés par les autorités. Par ailleurs, l’acheminement des équipements nécessaires s’est révélé être un défi majeur, nécessitant un pont aérien de 288 vols depuis plusieurs pays fournisseurs. Ces opérations logistiques de grande envergure illustrent l’importance stratégique de ces stations de dessalement pour l’Algérie.
Un autre aspect notable du projet est son intégration locale élevée. Environ 30 % des matériaux et équipements utilisés sont produits en Algérie, un chiffre en constante augmentation grâce aux efforts du gouvernement pour développer l’industrie locale. Ce taux de participation nationale marque une avancée significative vers une indépendance technologique progressive dans le secteur du dessalement. Cette autonomie est un élément clé de la politique industrielle algérienne, qui vise à réduire la dépendance aux importations et à favoriser le développement des entreprises locales.
Le projet inclut également un volet formation et transfert de compétences. 300 étudiants et ingénieurs ont été spécifiquement formés pour travailler sur ces infrastructures, garantissant ainsi la transmission des connaissances et le développement de l’expertise locale dans ce domaine stratégique. Cette démarche s’inscrit dans une vision à long terme visant à doter l’Algérie de compétences solides pour la gestion et l’entretien de ces installations, mais aussi pour la mise en œuvre de futurs projets similaires.
L’un des aspects les plus innovants de ces nouvelles stations de dessalement est leur efficacité énergétique. Consciente des défis liés à la consommation d’énergie des usines de dessalement, Sonatrach a décidé d’intégrer des fermes solaires afin de couvrir jusqu’à 40 % des besoins énergétiques des installations. Cette initiative vise à réduire les coûts d’exploitation et minimiser l’empreinte carbone de ces infrastructures. En utilisant des énergies renouvelables, l’Algérie adopte une approche plus durable et inscrit son projet dans une dynamique mondiale de transition énergétique.
L’impact territorial de ces stations est majeur. Par exemple, la station de Cap Blanc, située dans la wilaya d’Oran, jouera un rôle crucial en portant le taux d’approvisionnement en eau potable à 98 % dans la région. De plus, son rayonnement s’étendra aux wilayas voisines de Mostaganem, Relizane, Aïn Témouchent et Sidi Bel Abbès, garantissant une amélioration significative de l’accès à l’eau potable pour des centaines de milliers de personnes.
Grâce à l’expérience acquise dans la mise en œuvre de ces projets, Sonatrach ambitionne désormais d’exporter son savoir-faire. Des discussions sont en cours avec plusieurs fabricants étrangers afin de produire localement des membranes d’osmose inverse, un composant clé du processus de dessalement. Cette initiative, pilotée par la filiale Algerian Energy Company (AEC SPA), vise à renforcer la souveraineté technologique de l’Algérie et à positionner le pays comme un acteur majeur du dessalement en Afrique du Nord.
En conclusion, l’Algérie franchit une étape cruciale dans la sécurisation de son approvisionnement en eau potable grâce à ces nouvelles stations de dessalement. Ce projet, qui représente un investissement de plusieurs milliards de dollars, ne se limite pas à répondre aux besoins immédiats en eau : il s’inscrit dans une vision de long terme visant l’indépendance technologique, la transition énergétique et la formation d’une expertise nationale. Avec ces initiatives, l’Algérie se positionne comme un modèle en matière de gestion de l’eau dans une région particulièrement exposée aux défis climatiques.
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