Le Royaume-Uni, fidèle à une ligne diplomatique constante sur le dossier du Sahara Occidental, vient une nouvelle fois d’adresser un message clair au Maroc à travers une déclaration de son sous-secrétaire général parlementaire au ministère des Affaires étrangères, M. Hamish Falconer. Cette déclaration survient dans un contexte où les tensions autour de la question sahraouie restent vives, avec des prises de position internationales qui redessinent l’équilibre des soutiens. Le Royaume-Uni, sans ambiguïté, a rappelé que le Front Polisario est un acteur légitime dans le processus onusien de résolution du conflit opposant le Maroc au Sahara Occidental, reconnaissant ce dernier comme un mouvement de libération porteur d’une revendication d’indépendance, et non comme une menace ou une entité liée à des intérêts étrangers malveillants.
Dans une réponse écrite adressée au député conservateur britannique Charlie Dowhartz, qui l’interrogeait sur d’éventuels liens entre le Front Polisario et l’Iran, Hamish Falconer a fermement écarté ces allégations, en précisant que le Royaume-Uni ne partage pas ces vues. Le Royaume-Uni, dans sa politique étrangère, reste attaché au respect du droit international et aux résolutions des Nations Unies. Cette réponse est donc un nouveau revers pour le Maroc, qui, selon plusieurs observateurs, tente régulièrement de discréditer le Front Polisario par des accusations sans preuves. Ainsi, le Royaume-Uni, en rejetant ces affirmations, vient indirectement remettre en cause la campagne menée par le Maroc sur la scène internationale pour obtenir un soutien à son plan d’autonomie.
Le Royaume-Uni affirme une nouvelle fois, de manière limpide, son attachement au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, un droit reconnu par l’ONU et soutenu par de nombreuses puissances, dont l’Algérie. Ce droit est au cœur du conflit qui oppose le Maroc au Sahara Occidental depuis des décennies. En soutenant ce principe, le Royaume-Uni s’inscrit dans une démarche qui refuse la logique du fait accompli. Le Maroc, qui revendique sa souveraineté sur ce territoire, se heurte à une communauté internationale encore largement divisée, et cette nouvelle déclaration britannique pourrait bien renforcer le Front Polisario dans ses revendications.
Le contexte international n’est guère favorable au Maroc ces derniers mois. Le Royaume-Uni, en maintenant sa position inchangée malgré les pressions diplomatiques, adresse au Maroc un signal que l’occupation du Sahara Occidental ne saurait être légitimée sans un processus conforme aux normes internationales.
D’autres éléments sont venus renforcer l’isolement progressif de la diplomatie marocaine. Massad Boulos, conseiller de l’ex-président américain Donald Trump, a récemment précisé que la position des États-Unis visait une solution équilibrée entre le Maroc et le Front Polisario, contredisant ainsi les lectures triomphalistes véhiculées par certains médias marocains après la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental en 2020. De plus, le journal The Washington Post a rectifié des informations publiées sur le dossier sahraoui, allant jusqu’à présenter des excuses au Front Polisario, ce qui a été interprété comme une reconnaissance implicite de la légitimité de sa lutte.
Enfin, la Cour de justice de l’Union européenne a récemment invalidé des accords commerciaux entre le Maroc et l’Union européenne au motif qu’ils incluaient illégalement le Sahara Occidental sans le consentement du peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario. Une décision qui, là encore, vient renforcer le cadre juridique en faveur du droit à l’autodétermination.
Dans ce contexte, l’Algérie, qui soutient le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, voit dans cette nouvelle déclaration du Royaume-Uni une confirmation de la légalité de sa position. Le Maroc, le Royaume-Uni et l’Algérie se retrouvent donc engagés, chacun à leur manière, dans une dynamique diplomatique qui pourrait influencer le futur du processus onusien. Le Royaume-Uni, en réaffirmant sa position, prend clairement ses distances avec les manœuvres diplomatiques du Maroc. Ainsi, l’équilibre international dans le conflit du Sahara Occidental reste en constante évolution, et la récente prise de position du Royaume-Uni marque un tournant qui pourrait bien avoir des répercussions sur les négociations à venir.