Algérie : l’euro atteint un nouveau record historique

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L’euro continue de battre des records en Algérie. Sur le marché parallèle, la monnaie européenne a franchi un nouveau seuil symbolique, atteignant des niveaux jamais vus depuis la création du dinar algérien. Ce nouveau record de l’euro en Algérie, observé ce dimanche 12 octobre, confirme la tendance haussière qui secoue le marché noir des devises depuis plusieurs semaines, marquant un record qui inquiète les observateurs et les particuliers dépendants des changes informels.

En Algérie, l’euro s’impose plus que jamais comme une valeur refuge face à la faiblesse persistante du dinar. Sur le marché parallèle, notamment au célèbre Square Port-Saïd à Alger, un euro s’échange aujourd’hui à 266 dinars à l’achat et 268 dinars à la vente, établissant ainsi un nouveau record historique. Jamais auparavant l’euro n’avait atteint un tel niveau dans les échanges quotidiens entre cambistes et particuliers. Cette envolée spectaculaire reflète un déséquilibre croissant entre l’offre et la demande de devises en Algérie, où la demande d’euros s’accroît tandis que les sources officielles d’approvisionnement restent limitées.

Ce record de l’euro en Algérie s’explique en partie par la reprise de la demande en devises, notamment chez les voyageurs, les étudiants et les importateurs de produits européens. Ces derniers, confrontés à des difficultés d’accès aux devises via les canaux bancaires officiels, se tournent massivement vers le marché informel pour obtenir des euros. Les taux interbancaires pratiqués par la Banque d’Algérie, bien plus faibles, ne reflètent plus la réalité économique vécue par la majorité des citoyens. En effet, sur le marché officiel, l’euro ne dépasse pas 151,42 dinars, un écart abyssal qui illustre la déconnexion entre le taux institutionnel et celui du marché noir.

La situation n’est guère différente pour le dollar américain, dont la valeur s’envole elle aussi. Ce dimanche, sur le marché parallèle en Algérie, le dollar s’échange à 229 dinars à l’achat et 232 dinars à la vente, tandis que sur le marché officiel, il reste bloqué à 130,09 dinars. La livre sterling, de son côté, franchit également un seuil critique, à 300 dinars à l’achat et 304 à la vente, contre 174,43 dinars dans les banques. Même le dollar canadien suit la tendance, atteignant 161 dinars à l’achat et 163 à la vente. Ces chiffres montrent que la flambée des devises étrangères touche l’ensemble des monnaies fortes, mais c’est bien l’euro qui signe le record absolu en Algérie.

Les cambistes interrogés évoquent une cause simple : la hausse de la demande. L’euro, recherché par les voyageurs en partance pour l’Europe et les familles soutenant des proches à l’étranger, devient un produit rare. En parallèle, la diminution des liquidités en devises, accentuée par la baisse des transferts informels et le ralentissement des échanges commerciaux, pousse encore plus haut les prix. Selon plusieurs observateurs, tant que les conditions d’accès aux devises étrangères resteront aussi strictes dans le circuit bancaire, le marché noir continuera de prospérer et l’euro continuera d’y battre record sur record en Algérie.

Cette envolée de l’euro en Algérie n’est pas sans conséquence pour les ménages et les entreprises. Les importations informelles, déjà soumises à des coûts logistiques élevés, deviennent encore plus onéreuses. Les prix des biens de consommation importés risquent de grimper, accentuant la pression sur le pouvoir d’achat. De nombreux Algériens qui planifient des voyages, des soins médicaux ou des études à l’étranger doivent désormais débourser des sommes considérables pour obtenir la devise européenne.

De son côté, la Banque d’Algérie semble suivre la situation de près, sans pour autant annoncer de mesure concrète pour réduire l’écart entre le taux officiel et le taux parallèle. Les précédentes tentatives d’unifier les deux marchés n’ont pas donné les résultats escomptés, le marché noir demeurant plus réactif et mieux alimenté. En attendant, l’euro poursuit son ascension et enregistre un record qui illustre, une fois de plus, la fragilité structurelle du système de change en Algérie.

Alors que l’euro atteint ce nouveau record historique en Algérie, la question demeure : jusqu’où ira la hausse ? Pour l’heure, tout semble indiquer que tant que la demande d’euros restera forte et que l’accès légal aux devises sera limité, la tendance ne fera que s’amplifier. Un constat qui, au-delà des chiffres, souligne la dépendance croissante de l’économie algérienne à un marché parallèle devenu incontournable pour des millions de citoyens.