L’affaire de la Tiktokeuse algérienne « Dounia Stayfiya » a connu un tournant décisif avec le verdict prononcé par le tribunal d’Ain El Kbira, dans la wilaya de Sétif. La jeune femme, suivie par des milliers d’abonnés sur TikTok et Instagram, a été condamnée à cinq ans de prison ferme, assortis d’une lourde amende de 10 millions de centimes. Cette sentence, qui marque un durcissement des autorités judiciaires envers les créateurs de contenu sur les réseaux sociaux, s’inscrit dans une volonté affirmée de réguler les dérives observées sur ces plateformes numériques.
L’affaire a débuté il y a environ une semaine, lorsque la brigade spécialisée dans la cybercriminalité à Sétif a ouvert une enquête sur les publications de l’influenceuse. Selon les éléments du dossier, les accusations portées contre elle incluaient la diffusion de vidéos jugées immorales, l’utilisation d’un langage inapproprié en direct sur les réseaux sociaux, ainsi que l’incitation à des comportements contraires aux valeurs sociales et morales en vigueur en Algérie.
Arrêtée à son domicile à Sétif, Dounia Stayfiya a été immédiatement placée en garde à vue avant d’être présentée devant le procureur de la République. Après un premier passage devant la justice, elle a été maintenue en détention provisoire en attendant son procès. Les audiences ont révélé plusieurs éléments accablants, notamment des vidéos et des publications qui ont été jugées en violation des lois en vigueur, portant atteinte à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Lors du verdict, le tribunal a non seulement prononcé une peine de prison ferme, mais a également privé la Tiktokeuse de ses droits civiques, politiques et familiaux, une mesure qui souligne la sévérité de la sanction. Cette décision signifie qu’elle ne pourra pas exercer certains droits fondamentaux, notamment le droit de vote ou l’accès à certaines fonctions publiques, même après sa libération.
Cette condamnation intervient dans un contexte où les autorités algériennes multiplient les actions contre les influenceurs et les créateurs de contenu actifs sur les réseaux sociaux. Ces derniers mois, plusieurs affaires similaires ont été médiatisées, mettant en avant la volonté de l’État de rétablir un cadre strict autour des publications en ligne. Les plateformes comme TikTok, Instagram et YouTube, qui connaissent une explosion d’utilisateurs en Algérie, sont désormais sous surveillance accrue, et les créateurs de contenu qui dépassent les limites définies par la loi s’exposent à des poursuites judiciaires.
Pour les internautes, cette affaire suscite des réactions contrastées. D’un côté, certains estiment que cette condamnation est un signal fort adressé aux influenceurs afin de les inciter à produire un contenu plus conforme aux valeurs de la société algérienne. De l’autre, certains dénoncent une atteinte à la liberté d’expression, affirmant que la frontière entre la réglementation et la censure reste parfois floue.
Quoi qu’il en soit, le cas de Dounia Stayfiya illustre une tendance croissante où les influenceurs, devenus de véritables célébrités sur Internet, doivent désormais faire face à des responsabilités judiciaires similaires à celles des figures publiques traditionnelles. L’Algérie semble déterminée à encadrer les contenus diffusés en ligne et à sanctionner sévèrement ceux qui, selon la justice, franchissent les lignes rouges.
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