Algérie : malgré la neige et les pluies, le risque de sécheresse plane

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Malgré les récentes chutes de neige et de pluie qui ont touché plusieurs régions d’Algérie, la menace de sécheresse reste omniprésente, notamment dans le centre du pays. Ces intempéries, bien qu’accueillies avec soulagement, ne suffisent cependant pas à résoudre le problème de fond : la gestion des ressources en eau et l’impact durable de la sécheresse sur le pays. En dépit des précipitations, la situation hydrique demeure préoccupante, et la question de l’approvisionnement en eau se pose toujours avec acuité pour de nombreuses régions.

Les services de l’hydraulique du pays se concentrent actuellement sur l’évaluation de l’effet des pluies et de la neige sur les réserves d’eau disponibles. Bien que les récentes chutes aient été bénéfiques, elles ne permettent pas de combler le déficit hydrique important qui persiste en Algérie, conséquence directe d’une sécheresse récurrente qui dure depuis plusieurs années. La crise de l’eau, devenue presque endémique, nécessite une gestion stricte et une adaptation rapide aux nouveaux défis climatiques.

L’Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), sous la direction de Nadia Ouchar, a récemment dressé un bilan de la situation. Selon les données fournies, bien que des progrès aient été réalisés dans certaines régions, la situation reste préoccupante à l’échelle nationale. En effet, sur les 81 barrages actuellement en exploitation à travers le pays, seuls 36 % sont remplis, ce qui correspond à un volume de 2,7 milliards de mètres cubes. Ce taux représente une légère amélioration par rapport à l’année précédente, où il était de 35,4 %, mais il reste largement insuffisant pour satisfaire les besoins en eau d’un pays qui subit une pression hydrique constante.

La situation est particulièrement critique dans le centre du pays, où le taux de remplissage des réservoirs d’eau ne dépasse pas 17,06 %. Cette région, qui souffre régulièrement de pénuries d’eau, se trouve particulièrement vulnérable en raison de la faible quantité de réserves hydriques disponibles. À l’Est et à l’Ouest, la situation est légèrement meilleure, avec des taux de remplissage respectifs de 55,44 % et 44,7 %, mais ces niveaux restent bien en deçà des objectifs nécessaires pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable et pour l’agriculture.

Le bilan de la vallée du Cheliff, une zone stratégique pour l’agriculture, est encore plus alarmant. Dans cette région, l’eau disponible est à un niveau critique, avec seulement 11,17 % du volume des barrages rempli. La situation ne s’améliore pas, et les besoins en eau pour l’irrigation agricole et pour les besoins domestiques restent largement sous-estimés, aggravant les tensions sur les ressources naturelles.

En revanche, la région du Sud a connu des progrès notables. Le barrage de Djorf Torba, situé dans la wilaya de Béchar, est actuellement rempli à 88 %, grâce aux pluies torrentielles qui ont frappé le Sahara algérien. Toutefois, la géographie aride du pays reste un facteur limitant. Environ 90 % du territoire algérien est désertique, ce qui favorise l’évaporation rapide des eaux superficielles et des réserves dans les barrages. Les températures élevées, présentes presque toute l’année dans ces zones arides, accentuent ce phénomène de perte d’eau, rendant l’exploitation des ressources encore plus complexe.

Il est également important de noter que la gestion des barrages eux-mêmes pose un problème supplémentaire. En effet, 11 de ces barrages, certains en service depuis plus de 50 ans, souffrent du problème de l’envasement. Ce phénomène réduit leur capacité à stocker l’eau efficacement, contribuant ainsi à la pénurie générale d’eau dans certaines régions. La gestion des infrastructures vieillissantes et la nécessité d’une maintenance accrue sont devenues des priorités pour éviter des défaillances structurelles qui pourraient aggraver davantage la crise.

Ainsi, bien que les récentes précipitations aient offert un répit temporaire, le défi de la sécheresse demeure une réalité pour l’Algérie. Le pays doit redoubler d’efforts pour gérer de manière durable ses ressources en eau, en investissant dans l’entretien des infrastructures existantes, en explorant des solutions alternatives comme le dessalement de l’eau, et en sensibilisant la population à l’importance de la conservation de l’eau. Le réchauffement climatique, qui continue d’affecter la région, pourrait rendre cette problématique encore plus pressante dans les années à venir.

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