Oum Walid, figure emblématique de la cuisine algérienne et influenceuse culinaire de renom, est au cœur d’une affaire judiciaire qui agite l’opinion publique. Elle a récemment porté plainte contre un fabricant de pâtes, identifié par les initiales « M.S. », pour contrefaçon et utilisation abusive de sa marque déposée. Cette affaire, qui a été examinée par le tribunal d’El-Harrach, soulève des questions sur les droits de propriété intellectuelle et l’exploitation commerciale des noms célèbres en Algérie.
L’origine de cette bataille juridique remonte à la découverte en 2021 de paquets de pâtes portant la marque « Dioul Oum Walid », une appellation qui aurait été utilisée sans autorisation par le fabricant. Selon Oum Walid, cette pratique constitue une exploitation illégitime de son nom, qu’elle a enregistré comme marque déposée auprès de l’Institut National Algérien de la Propriété Industrielle (INAPI). Ce dépôt lui confère des droits exclusifs sur l’utilisation de la marque « Oum Walid » pour divers produits alimentaires, dont les diouls, ces fines feuilles de pâte très prisées dans la cuisine algérienne.
Dans une mise en demeure envoyée en 2021 par voie d’huissier, Oum Walid avait sommé le fabricant de retirer les produits en question du marché et de cesser immédiatement toute utilisation de son nom. Cependant, selon elle, ces injonctions sont restées lettre morte, poussant l’influenceuse à recourir à la justice pour faire valoir ses droits. Lors de l’audience, le mari de l’influenceuse, agissant en tant que témoin, a rappelé que sa femme avait enregistré la marque depuis plusieurs années et a insisté sur les dommages financiers et moraux causés par cette contrefaçon. Il a réclamé des dédommagements d’un milliard de centimes pour atteinte à l’image de marque de sa femme et les pertes commerciales potentielles associées.
En réponse, le fabricant « M.S. » a fermement contesté les accusations portées contre lui. Il affirme avoir enregistré sa propre marque auprès de l’INAPI dès 2017, soit avant même que la notoriété d’Oum Walid n’atteigne son apogée. Selon son avocat, le choix du nom « Dioul Oum Walid » s’est fait de manière fortuite, sans aucune intention de profiter de la popularité de l’influenceuse. Le fabricant a également présenté des documents officiels prouvant l’enregistrement de sa marque et a soutenu que ses produits jouissent d’une solide réputation auprès des consommateurs.
L’avocat de la défense a également avancé un autre argument : bien que Oum Walid ait enregistré sa marque, elle n’aurait pas encore lancé de produits alimentaires sous ce nom sur le marché. Cette absence d’utilisation commerciale affaiblirait, selon lui, les revendications de l’influenceuse en matière de contrefaçon. Par ailleurs, il a rappelé que l’INAPI, en tant qu’organisme officiel, aurait vérifié la disponibilité du nom avant d’approuver l’enregistrement de la marque du fabricant.
Face à ces arguments contradictoires, le tribunal d’El-Harrach se trouve devant une affaire complexe mêlant droit commercial, propriété intellectuelle et enjeux de notoriété. Le procureur de la République a requis la peine maximale contre le fabricant, tout en sollicitant un report pour permettre un examen approfondi des éléments du dossier avant le prononcé du verdict.
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