L’Algérie remporte une nouvelle victoire face au Maroc

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L’Algérie vient d’inscrire une nouvelle ligne prestigieuse dans son registre diplomatique en obtenant, mardi à Addis-Abeba, un siège au sein du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine pour un mandat de trois ans. Ce succès a été acté à l’issue des élections organisées dans le cadre de la 24ᵉ session extraordinaire du Conseil exécutif de l’Organisation panafricaine, confirmant une fois de plus l’influence grandissante de la diplomatie de l’Algérie sur la scène continentale et consacrant une deuxième victoire importante face au Maroc dans les hautes sphères de l’Union africaine.

Cette nouvelle élection intervient quelques semaines seulement après un autre succès diplomatique majeur de l’Algérie face au Maroc. En février dernier, l’ambassadrice Selma Malika Haddadi, représentante permanente de l’Algérie auprès de l’Union africaine à Addis-Abeba, a remporté avec éclat le poste de vice-présidente de la Commission de l’Union africaine, battant largement la candidate du Maroc. Cette victoire avait déjà été saluée comme un triomphe de la diplomatie algérienne. Elle résonne désormais comme la première d’une série de coups d’éclat, marquant un tournant dans la rivalité diplomatique qui oppose l’Algérie au Maroc au sein des institutions panafricaines.

Selma Malika Haddadi a obtenu ce poste à l’issue d’un vote marathon ayant nécessité six tours. La candidate libyenne s’est retirée au premier tour, suivie de la candidate égyptienne au troisième. Au final, la représentante de l’Algérie, Mme Haddadi a obtenu 33 voix, soit plus des deux-tiers des suffrages exprimés, laissant sa concurrente du Maroc loin derrière, avec moins d’un tiers des voix. Cette élection, au-delà de son aspect symbolique, donne à l’Algérie une place stratégique au cœur des décisions politiques, économiques et sociales du continent. Car la Commission de l’Union africaine, dont elle devient la vice-présidente, est loin d’être une simple instance protocolaire : elle constitue l’organe exécutif principal de l’organisation, chargé de mettre en œuvre les décisions des chefs d’État et de gouvernement africains.

La présidence de la Commission, confiée au Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf dans le cadre du principe de rotation régionale, a été attribuée à l’Afrique de l’Est pour ce cycle de quatre ans. La vice-présidence, elle, est revenue à l’Afrique du Nord, conformément à la règle de parité et de rotation. L’élection de Mme Haddadi incarne ainsi un double signal : la reconnaissance du rôle croissant de l’Algérie sur le continent, et la volonté des pays africains de récompenser les efforts d’une diplomatie algérienne active, engagée et fidèle aux principes du panafricanisme.

La vice-présidente de la Commission ne se limite pas à des fonctions honorifiques. Elle joue un rôle pivot dans la gestion administrative et financière de l’Union, supervisant les ressources humaines et les budgets, tout en veillant au respect des orientations stratégiques arrêtées par les chefs d’État. C’est aussi elle qui, en cas de besoin, sert de garde-fou contre d’éventuelles dérives décisionnelles de la présidence. À ce titre, le profil expérimenté de Mme Haddadi a pesé lourd dans la balance.

Diplomate chevronnée, âgée de 47 ans, elle dispose d’un parcours impressionnant. De mars 2023 à avril 2024, elle a été directrice générale Afrique au ministère des Affaires étrangères algérien. Elle a aussi représenté l’Algérie au Kenya et au Soudan du Sud entre 2019 et 2023. Auparavant, elle était cheffe de mission adjointe à Addis-Abeba de 2015 à 2019. Elle a travaillé sur les grandes thématiques sociales et humanitaires internationales de 2012 à 2015, supervisant la participation de l’Algérie aux grandes discussions mondiales sur les droits des femmes, des enfants, des personnes âgées et des handicapés, sans oublier les Objectifs de développement durable. Entre 2012 et 2013, elle a dirigé le bureau algérien pour les réfugiés et les apatrides. Elle a aussi représenté l’Algérie auprès des Nations unies à Genève, ce qui lui a permis d’aiguiser ses compétences en négociation et en diplomatie multilatérale.

Loin de se reposer sur ses lauriers, Mme Haddadi a immédiatement prêté serment après son élection et s’est engagée à incarner le professionnalisme, l’éthique et l’efficacité. Elle a notamment promis de travailler à l’instauration d’une culture de transparence et de redevabilité au sein de la Commission de l’Union africaine, de renforcer les relations avec les institutions de développement africaines comme la BAD, l’Afreximbank ou encore l’AUDA-NEPAD, et de consolider les liens de confiance entre la Commission et les États membres.

Dans sa première déclaration à l’agence de presse officielle APS, Mme Haddadi a qualifié sa victoire de nouvel accomplissement pour l’Algérie sous la conduite du président Abdelmadjid Tebboune. Elle a exprimé sa gratitude envers le chef de l’État et le ministre d’État aux Affaires étrangères pour la confiance placée en elle, assurant qu’elle ferait honneur à son pays et continuerait à porter haut l’étendard de l’Algérie dans les institutions panafricaines.

Elle a également souligné que cette élection reflète la place de l’Algérie au sein de l’Union africaine et la profondeur de ses liens historiques, culturels et politiques avec le continent. Rappelant que l’Algérie a toujours été un pilier de la solidarité africaine, elle a réaffirmé son engagement à poursuivre cette tradition en mettant en œuvre une gestion exemplaire et efficace des ressources de la Commission. Mme Haddadi a enfin insisté sur la nécessité de réaliser les grands objectifs de l’Agenda 2063, notamment celui consistant à « faire taire les armes » en Afrique, dans une optique de paix durable et de développement intégré.

Le siège obtenu par l’Algérie au Conseil de paix et de sécurité de l’UA vient donc renforcer cette dynamique de leadership continental. Le CPS est une des institutions les plus influentes de l’Union africaine. C’est lui qui surveille les conflits, propose des solutions, décide des interventions et supervise les missions de paix sur le continent. Être membre de ce Conseil permet à un État d’avoir un droit de regard sur les questions sécuritaires les plus brûlantes du continent. En obtenant un siège pour un mandat de trois ans, l’Algérie s’assure non seulement une visibilité politique accrue, mais aussi une capacité d’action directe sur les enjeux de paix, de stabilité et de sécurité, au moment où plusieurs régions du continent sont secouées par des crises majeures.

Cette double victoire – l’élection de Mme Haddadi à la vice-présidence de la Commission et l’accession de l’Algérie au CPS – place Alger dans une position de force dans les équilibres institutionnels de l’Union africaine. Elle traduit aussi la reconnaissance par les États africains du rôle historique de l’Algérie dans les luttes de libération, la médiation dans les conflits et la défense des principes de souveraineté et de non-ingérence.

En face, le Maroc subit deux revers successifs qui fragilisent sa posture dans les arènes panafricaines. La candidate marocaine à la vice-présidence de la Commission n’a pas réussi à convaincre, malgré les efforts diplomatiques de Rabat. De même, le siège du CPS n’a pas été conquis par le royaume, qui ambitionnait pourtant d’y faire son retour. Cette série de déconvenues souligne les limites de l’offensive diplomatique marocaine sur le continent, et conforte l’Algérie dans son rôle de puissance africaine influente et respectée.

L’Algérie, en s’imposant ainsi dans les plus hautes instances de l’Union africaine, confirme une stratégie diplomatique méthodique, basée sur la crédibilité, l’expertise et le respect des principes fondateurs du panafricanisme. Les dernières semaines ont montré que ce retour au premier plan n’est pas un simple effet de circonstance, mais le fruit d’un travail patient, conduit par des diplomates expérimentés et soutenu au plus haut niveau de l’État.

Avec ces avancées majeures, l’Algérie s’affirme plus que jamais comme un acteur incontournable des politiques africaines de demain, capable de porter la voix du continent dans les forums internationaux, de proposer des solutions aux défis globaux et de participer activement à la construction d’une Afrique unie, stable et prospère.

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