La Confédération Africaine de Football (CAF) a finalement tranché dans l’affaire qui a opposé l’USM Alger au RS Berkane, un dossier hautement sensible qui avait secoué le football africain et déclenché une vague de polémiques. Sous pression du Tribunal Arbitral du Sport (TAS), l’instance dirigeante du football africain a publié une directive sans équivoque, interdisant désormais toute présence de messages ou symboles à caractère politique sur les maillots de ses compétitions. Cette décision marque un tournant décisif dans la gouvernance sportive du continent, désavouant implicitement le Maroc qui avait inclus le Sahara occidental dans sa carte, et mettant fin à une controverse qui avait mis à mal la crédibilité de la CAF.
L’origine de cette affaire remonte à une confrontation entre l’USM Alger et le RS Berkane lors de la Coupe de la Confédération. Lors de ce match, le club marocain avait arboré un maillot affichant une carte controversée du Maroc, comportant les territoires occupés du Sahara occidental, suscitant immédiatement une réaction virulente de la Fédération Algérienne de Football (FAF) et du club algérois. L’affaire avait alors pris une dimension politique, mettant la CAF dans une position délicate, tiraillée entre les pressions politiques et le respect de ses propres règlements. Malgré les protestations de l’USMA et de la FAF, la CAF avait, dans un premier temps, laissé passer cette infraction, alimentant les critiques sur son impartialité et sa gestion des litiges.
Maroc Sahara Occidental : le TAS siffle la fin de la récréation
Face à cette situation, l’USM Alger et la FAF avaient porté l’affaire devant le Tribunal Arbitral du Sport, la plus haute juridiction en matière de litiges sportifs. Après plusieurs mois d’examen, le verdict est tombé le 26 février dernier. Le TAS a clairement statué que l’affichage de symboles politiques sur les maillots constituait une violation flagrante des règlements de la CAF et de la FIFA. Cette décision a mis la CAF face à ses responsabilités, l’obligeant à prendre une position ferme afin d’éviter tout précédent dangereux.
Dans une correspondance officielle envoyée à l’ensemble de ses fédérations membres, la CAF a explicitement rappelé les nouvelles directives qui s’appliqueront désormais à toutes ses compétitions. « À compter de ce jour, toute représentation comprenant une image à caractère politique sur les maillots est contraire aux statuts et règlements de la CAF », indique la note. Elle insiste également sur la responsabilité des fédérations locales, les appelant à veiller à la stricte application de cette règle. Une mise en garde claire à l’égard des clubs et associations qui pourraient être tentés de contourner cette décision.
Cette affaire a révélé une gestion parfois erratique de la CAF face aux enjeux politico-sportifs qui traversent le continent. Longtemps critiquée pour son manque de fermeté, l’instance dirigée par Patrice Motsepe semble aujourd’hui vouloir redorer son blason en réaffirmant son autorité. « En cas de non-respect, la CAF se réserve le droit d’imposer des sanctions immédiates, notamment l’interdiction des maillots non conformes ou l’obligation de les modifier avant les matchs », stipule la correspondance envoyée aux fédérations.
Cette mise au point marque un véritable tournant dans la gestion des compétitions africaines. En appliquant à la lettre la décision du TAS, la CAF envoie un message clair : le football africain doit rester un espace dénué de toute interférence politique. Ce revirement stratégique met en difficulté la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF), qui avait soutenu le RS Berkane dans cette affaire. Le club marocain se retrouve ainsi pointé du doigt, et cette décision pourrait bien avoir des répercussions sur d’autres compétitions à venir.
La CAF, qui s’est souvent retrouvée sous le feu des critiques pour sa gestion des crises, semble avoir compris la nécessité d’adopter une posture intransigeante sur ce genre de dérives. Il ne s’agit plus simplement d’une querelle entre deux clubs, mais d’un enjeu plus large sur l’avenir et la crédibilité du football africain. Le respect des règlements et l’impartialité de l’instance sont désormais mis à l’épreuve, et toute nouvelle violation de cette directive pourrait entraîner des sanctions exemplaires.
Pour l’USM Alger, cette décision du TAS et son application par la CAF sont une victoire significative. Le club algérois, qui s’est battu pour le respect des règlements, voit aujourd’hui son combat récompensé. Mais au-delà du club, c’est toute la scène du football africain qui est concernée. Cette décision pourrait bien changer la donne et instaurer un cadre plus strict, garantissant ainsi que le sport reste un espace de compétition pure et non un terrain d’expression politique.
L’issue de cette affaire illustre parfaitement les tensions qui existent parfois entre sport et politique en Afrique. Mais en affirmant son autorité et en exécutant la décision du TAS, la CAF semble avoir fait un pas dans la bonne direction, envoyant un signal fort à l’ensemble de ses membres. Désormais, toute infraction à cette règle pourrait entraîner des conséquences immédiates, et les clubs comme les fédérations sont prévenus : le football doit rester un jeu, et non un instrument de revendications politiques.
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