L’Algérie vient de démontrer une nouvelle fois son poids stratégique dans l’industrie africaine du pétrole. En mars dernier, la compagnie nationale Sonatrach a expédié une cargaison importante de pétrole brut et de produits pétroliers vers le Nigeria, contribuant ainsi à soutenir le leader continental de la production de pétrole. Ce volume représente environ 1,38 million de barils, soit une moyenne de 44 000 barils par jour. Ce geste revêt une importance particulière, d’autant plus que le Nigeria, malgré son statut de premier producteur pétrolier en Afrique, traverse parfois des périodes de déséquilibre dans son approvisionnement énergétique.
Selon les informations rapportées par la plateforme spécialisée « Attaqa », les exportations de pétrole depuis l’Algérie vers le Nigeria durant le mois de mars ont été réparties en deux expéditions distinctes. La première, plus conséquente, portait sur du pétrole brut, avec un volume impressionnant de 1,0234 million de barils. La seconde cargaison concernait la naphta, un produit pétrolier essentiel dans de nombreuses industries, avec un volume de 354 200 barils. Cette opération commerciale souligne la capacité de l’Algérie à répondre rapidement aux besoins régionaux en hydrocarbures, tout en consolidant ses parts de marché dans un secteur extrêmement concurrentiel.
Il convient de souligner que c’est la première fois depuis mai 2022 que le Nigeria importe du pétrole brut ou des dérivés pétroliers algériens. À cette époque, Abuja avait réceptionné une cargaison d’essence d’une capacité de 264 300 barils, marquant un précédent dans les échanges énergétiques entre les deux nations. La reprise de ces exportations vers le Nigeria après près de trois ans témoigne non seulement des relations énergétiques renouvelées entre Alger et Abuja, mais aussi de la fiabilité de l’offre algérienne face aux besoins croissants des marchés africains.
La naphta, qui constitue une part notable de cette dernière expédition, est l’un des produits les plus prisés du portefeuille export de Sonatrach. Durant le premier trimestre 2025, la compagnie algérienne a exporté environ 191 000 barils de naphta par jour, confirmant la place stratégique de ce dérivé dans sa politique commerciale. Le fuel oil arrive en deuxième position parmi les produits pétroliers les plus exportés, avec une moyenne de près de 101 000 barils par jour, illustrant la diversité de l’offre algérienne sur les marchés internationaux.
Pendant ce temps, malgré certains défis internes et une légère baisse de sa production, le Nigeria maintient sa place de premier producteur de pétrole en Afrique. En janvier 2025, la production nigériane s’est établie à 1,495 million de barils par jour, enregistrant néanmoins une légère diminution de 29 000 barils par jour par rapport aux mois précédents. Cette baisse, bien que modeste, souligne la nécessité pour le Nigeria de sécuriser des approvisionnements supplémentaires pour maintenir son influence sur les marchés mondiaux du pétrole.
Dans ce contexte, la livraison algérienne intervient comme un véritable soutien au Nigeria, à un moment où la stabilité énergétique est primordiale pour la performance économique. En renforçant sa présence sur le marché nigérian, Sonatrach confirme non seulement son rôle moteur dans l’exportation africaine d’hydrocarbures, mais aussi la stratégie proactive de l’Algérie pour renforcer ses alliances énergétiques sur le continent.
À travers cette opération d’exportation de pétrole, l’Algérie démontre également sa capacité d’adaptation aux fluctuations du marché africain, et souligne l’importance de la coopération interafricaine pour surmonter les défis communs liés à l’énergie et à la stabilité économique.