Algérie : un Franco-Algérien choqué par la taxe à 100 euros sur sa Volkswagen

Algérie Volkswagen

Sur les réseaux sociaux, une publication anodine d’un automobiliste algérien résidant en France a déclenché une vague de réactions inattendues. L’homme, propriétaire d’un Volkswagen T-Roc importé en Algérie, a fait part de son étonnement en découvrant le montant qu’il devait régler pour sa vignette automobile : 25.000 dinars, ce qui équivaut à environ 100 euros selon le taux de change sur le marché informel. Pensant partager une simple réflexion sur les frais associés à la possession d’un véhicule relativement récent, il s’est vite retrouvé au cœur d’un débat animé, voire houleux, sur le coût de la vie, les priorités et les choix automobiles.

Ce montant, bien qu’il corresponde aux barèmes officiels établis par l’administration algérienne, a semblé excessif au principal concerné. Il ne s’attendait pas à devoir verser une somme aussi conséquente simplement pour obtenir une vignette, une formalité perçue par beaucoup comme routinière. Cependant, ce qui aurait pu rester une remarque isolée s’est rapidement transformé en cible pour les internautes. Les commentaires se sont enchaînés à un rythme soutenu, parfois sur le ton de l’ironie, parfois plus frontalement.

L’un des utilisateurs n’a pas hésité à lancer : « T’aurais pu prendre une Picanto et ne payer que 500 dinars de vignette automobile. » Un autre a comparé avec sa propre expérience : « Je paie 2000 dinars pour ma Dacia Duster, t’aurais pu prendre le même modèle si tu voulais économiser sur la vignette. » La discussion a vite pris une tournure de débat public sur les choix de consommation et leur cohérence avec les plaintes exprimées. Une internaute a même tranché plus sévèrement : « Vous payez ce genre de véhicules à plusieurs milliers d’euros et vous osez vous plaindre d’une vignette automobile à moins de 100 euros, c’est pathétique. »

Ce genre de réactions illustre la sensibilité croissante autour des questions liées aux dépenses quotidiennes, notamment dans un contexte économique où chaque dinar compte. Le prix des vignettes automobiles en Algérie est établi selon la puissance fiscale et la nature du véhicule, ce qui explique pourquoi les petites citadines bénéficient de tarifs très allégés comparés aux SUV et aux véhicules plus récents ou puissants. Le Volkswagen T-Roc, en tant que SUV compact doté d’un moteur performant, entre dans une catégorie qui justifie ce tarif de 25.000 dinars. Mais pour certains, cette logique administrative ne suffit pas à justifier une telle dépense annuelle.

L’étonnement exprimé par ce Franco-Algérien peut aussi être mis en perspective avec la perception du pouvoir d’achat et des repères économiques entre la France et l’Algérie. Ce qui peut sembler dérisoire en euros devient tout autre chose lorsqu’il est converti dans un pays où les revenus moyens sont bien moindres et où les taxes peuvent être perçues comme punitives. Toutefois, la communauté en ligne n’a pas exprimé beaucoup de compassion. La majorité des réactions tendaient à remettre en cause le choix initial du véhicule, comme si posséder un Volkswagen T-Roc en Algérie était un luxe incompatible avec toute forme de protestation contre les frais qui y sont associés.

Cet épisode révèle aussi une fracture de perception entre résidents locaux et membres de la diaspora. Pour les uns, le retour temporaire ou prolongé au pays s’accompagne souvent de surprises administratives ou fiscales. Pour les autres, cela donne parfois l’impression que certains expatriés veulent bénéficier de tous les avantages sans assumer les responsabilités locales. Les critiques se concentrent donc moins sur le montant lui-même que sur l’attitude perçue comme déconnectée des réalités algériennes. L’homme, ayant importé un véhicule Volkswagen depuis la France vers l’Algérie n’a pas réagi publiquement aux remarques qui lui ont été adressées, mais son étonnement aura au moins eu le mérite d’ouvrir une fenêtre sur un sujet rarement débattu : la fiscalité automobile en Algérie vue par les Algériens de l’étranger.