Algérie : une Franco-Algérienne appelée à « rendre son passeport français »

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Une Franco-Algérienne fait actuellement l’objet de nombreuses attaques en ligne après avoir choisi de quitter la France pour s’installer en Algérie. Depuis son départ, cette femme, qui détient la double nationalité, a reçu une avalanche de messages l’incitant à « rendre son passeport français », des commentaires souvent teintés de racisme et d’intolérance. La Franco-Algérienne, loin de rester silencieuse face à cette campagne de haine, a décidé de répondre publiquement à travers une déclaration forte et claire. « Je reçois beaucoup de messages me demandant de rendre mon passeport français. Pourquoi ferais-je ça ? Tout ça parce que j’ai décidé de partir et de m’installer dans mon pays d’origine », explique-t-elle, visiblement touchée mais déterminée à affirmer sa position.

Son départ pour l’Algérie a suscité de nombreuses réactions, parfois virulentes, notamment sur les réseaux sociaux où certains internautes, se réclamant d’une certaine vision de l’identité française, n’acceptent pas l’idée qu’un citoyen ayant un passeport français puisse faire le choix de vivre ailleurs, en l’occurrence en Algérie. Cette femme d’origine algérienne poursuit : « Ça vous dérange qu’on soit soit heureux après notre départ. Vous aimeriez qu’on choisisse entre la France et l’Algérie, ou alors qu’on reste en France et qu’on continue de se faire oppresser sans rien dire. » Ces propos soulignent une réalité vécue par de nombreux binationaux qui oscillent entre deux appartenances, souvent mal comprises ou mal acceptées par une frange radicale de la population.

La double appartenance nationale, représentée ici par le fait de posséder un passeport français et de vivre en Algérie, semble provoquer chez certains une réaction épidermique, comme si l’identité devait se limiter à un seul territoire. Pourtant, la réalité des diasporas modernes et des liens transnationaux fait que de nombreux Français, qu’ils soient d’origine algérienne ou non, choisissent parfois de vivre à l’étranger tout en gardant leur nationalité. Le cas de cette Franco-Algérienne illustre ainsi les tensions identitaires persistantes entre une France en quête de définition culturelle stricte et une Algérie qui attire certains de ses enfants partis longtemps auparavant. « Vous avez du mal à accepter que des millions de Français ne pensent pas comme vous », déclare-t-elle encore, dénonçant l’intolérance dont elle se dit victime.

Dans ce contexte, les appels à restituer un passeport français apparaissent comme une forme de rejet de l’idée même de citoyenneté partagée. Pour cette Franco-Algérienne, la réponse ne souffre d’aucune ambiguïté : « Non, je ne rendrai pas mon passeport français. » En affirmant cela, elle revendique à la fois son droit à l’appartenance multiple et sa liberté de choisir son lieu de vie. Son installation en Algérie, loin d’être une rupture, semble être pour elle un prolongement naturel de son parcours personnel, familial et culturel. Cette situation n’est pas isolée : de plus en plus de binationaux choisissent l’Algérie pour y vivre ou y entreprendre, sans pour autant renier leur nationalité française. Le débat sur la légitimité de ce choix reste vif, mais il révèle surtout les fractures d’un dialogue encore difficile autour de la diversité des parcours et des identités.

Loin des discours extrêmes, le cas de cette Franco-Algérienne invite à repenser la citoyenneté au XXIe siècle, non comme une exclusivité territoriale, mais comme une réalité mouvante, nourrie de liens multiples entre pays d’origine, pays de naissance, et pays d’accueil. Dans ce contexte, garder un passeport français tout en vivant en Algérie ne devrait pas susciter la polémique, mais illustrer une forme de modernité où les frontières ne sont plus synonymes d’exclusion mais d’ouverture.