Les rues d’Ain M’lila, une petite commune de la wilaya d’Oum El Bouaghi, ont été le théâtre d’un spectacle des plus surprenants, lundi 17 février. Une épaisse couche de mousse blanche a recouvert les allées, transformant le paysage urbain en une mer d’écume improbable. Cette scène, qui a rapidement enflammé les réseaux sociaux, a suscité des interrogations parmi les habitants, mais aussi une série de spéculations. Était-ce un phénomène naturel rare, une pollution inquiétante ou une erreur humaine ?
Les premières réactions ont été de l’étonnement et de l’inquiétude. Des habitants ont même exprimé leur crainte quant aux risques pour leur santé et pour l’environnement. « Que se passe-t-il ici ? » se sont-ils demandé en voyant cette mousse inhabituelle envahir leurs rues. D’autres se sont aventurés à imaginer des hypothèses, allant de fuites chimiques à des explosions de savon, tant le spectacle était étonnant. La situation a immédiatement captivé l’attention des internautes, certains lançant des théories farfelues, tandis que d’autres s’interrogeaient sur les impacts écologiques du phénomène.
Mais derrière cette apparence d’un incident surnaturel se cache une explication bien plus banale, mais non moins intéressante. Ce phénomène n’était autre que le résultat de l’utilisation de tensioactifs, ces substances chimiques présentes dans de nombreux détergents, et qui étaient employés dans le cadre d’un chantier de forage. Ces agents chimiques ont pour fonction de réduire la tension superficielle de l’eau, facilitant ainsi le creusement des puits. Une simple manipulation des éléments, associée à un brassage intense, a donc généré cette mousse en grande quantité, donnant à la ville l’apparence d’un décor digne d’un film fantastique.
Le chantier en question fait partie d’un projet ambitieux et crucial pour la région : la construction de puits artésiens destinés à résoudre le problème récurrent de la pénurie d’eau potable. Le projet, financé à hauteur de 17 milliards de centimes, vise à améliorer l’approvisionnement en eau des habitants d’Ain M’lila, mais aussi à renforcer les infrastructures de la région pour les années à venir. Les puits artésiens permettent de mieux exploiter les nappes phréatiques en réduisant les risques de sécheresse et en assurant une distribution d’eau plus stable.
C’est dans ce contexte de travaux publics que la mousse s’est formée. Mais l’incident, plutôt que de semer la panique, a rapidement été mis à l’écart par les autorités locales. Khmici Harakat, le président de l’APC d’Ain M’lila, a pris la parole pour éclaircir la situation. Il a expliqué que la mousse n’était en rien une menace pour la santé publique ou l’environnement. Il s’agissait simplement d’une conséquence logique de l’utilisation de savon industriel pour faciliter le forage des puits. En d’autres termes, la mousse ne représente aucun danger. Elle ne venait ni d’un produit polluant, ni d’une catastrophe naturelle, mais d’un processus technique bien maîtrisé.
Cette intervention a permis de lever les doutes et de rassurer la population, mais la scène n’a pas été sans effet sur le quotidien des habitants. Alors que certains se sont sentis soulagés, d’autres ont vu dans cette mousse une occasion inédite de divertir les plus jeunes. Les enfants du quartier, fascinés par cette mer de mousse, se sont précipités dans les rues pour s’amuser. Des vidéos montrant des enfants s’éclatant dans la mousse ont envahi les réseaux sociaux, apportant un côté ludique à cet événement qui, au départ, semblait angoissant.
Loin de l’image d’un désastre écologique, cette scène a permis de mettre en lumière un projet d’envergure dont le but est d’assurer l’accès à l’eau pour les générations futures. Elle a aussi offert un moment de joie et d’évasion inattendu pour ceux qui ont eu la chance de vivre ce spectacle unique. Et si le phénomène est désormais compris, il est devenu une source de curiosité et d’amusement pour toute une ville. Les habitants d’Ain M’lila ont donc vécu, sans le savoir, un événement mémorable : celui d’un quartier plongé dans une mer de mousse. Un événement qui, après quelques explications, a permis à la ville de respirer à nouveau, tout en transformant cette scène en un instant de convivialité partagée.
Lire également :
Aéroport de Roissy : les Algériens ont eu droit à un traitement « inimaginable »
Ramadan 2025 en Algérie : la viande sera vendue à 1200 dinars
Air Algérie sert désormais des crevettes à bord de ses vols