La station de dessalement de l’eau de mer Fouka 2, située dans la wilaya de Tipaza, marque une étape importante pour l’Algérie dans son combat pour garantir la sécurité en eau potable. En effet, Sonatrach, la compagnie nationale algérienne d’hydrocarbures, vient de lancer la phase expérimentale de cette station qui pourrait transformer l’approvisionnement en eau pour des millions de citoyens. Ce projet ambitieux a pour objectif de répondre aux besoins croissants en eau de la région, en particulier pour les habitants de Tipaza, Alger et Blida, avec une capacité de production de 300 000 mètres cubes par jour.
L’initiative, dont la phase expérimentale a été récemment entamée, représente un jalon majeur dans la mise en service de cette infrastructure d’envergure. Sonatrach, dans un communiqué officiel, explique que cette phase d’essai technique est une étape cruciale avant l’acheminement des premières quantités d’eau dessalée vers le réseau de distribution local. La station Fouka 2 est une réponse directe à l’un des défis majeurs de l’Algérie, à savoir le renforcement des capacités d’approvisionnement en eau potable. En effet, une fois opérationnelle, la station permettra de couvrir les besoins en eau potable de près de 3 millions de citoyens.
Un aspect intéressant de la conception de la station est sa capacité à fonctionner de manière autonome grâce à son alimentation en eau de mer via deux canaux principaux qui pompent l’eau sur une distance de 1 000 mètres. Cette approche garantit une alimentation continue, permettant à la station de produire de l’eau à une cadence régulière. En outre, la station est équipée de 12 réservoirs dotés de filtres sophistiqués pour traiter l’eau de mer et la rendre potable grâce à des technologies de pointe.
Le projet de la station Fouka 2 est supervisé par Sonatrach, en collaboration avec Cosider, une société nationale de construction. La station s’inscrit dans un programme plus large de renforcement de la sécurité hydrique en Algérie, un projet stratégique approuvé par le président Abdelmadjid Tebboune. Ce programme prévoit la création de cinq stations de dessalement d’eau de mer à travers le pays, chacune d’une capacité de 300 000 m³ par jour. Ces stations devraient être mises en production progressivement, avec l’objectif de commencer avant le mois sacré du Ramadan.
Afin de garantir la bonne marche de ce programme ambitieux, Sonatrach a lancé un pont aérien pour transporter l’équipement et le matériel nécessaires à la réalisation de ces projets. Cette initiative vise à maintenir un rythme de production accéléré tout en respectant les délais de livraison des projets. Le recours aux plus grands avions cargo du monde montre l’importance de ce programme et la volonté de Sonatrach de mener à bien cette transformation majeure dans la gestion de l’eau en Algérie.
Sonatrach a développé, au fil des années, une expertise et une compétence considérables en matière de dessalement d’eau de mer. La société, bien qu’historique dans le secteur pétrolier et gazier, a su diversifier ses compétences pour répondre aux défis de l’avenir, comme en témoigne sa participation active dans la réalisation et l’exploitation de stations de dessalement, aussi bien en Algérie qu’à l’international. Rachid Hachichi, le PDG de Sonatrach, a d’ailleurs souligné que la compagnie est désormais capable de gérer ces projets complexes et d’assurer leur succès dans les délais impartis.
Ce projet de dessalement représente une véritable avancée pour l’Algérie, un pays confronté à des défis en matière de gestion de l’eau, en particulier dans des zones arides. L’Algérie, à travers cette station de dessalement et d’autres projets similaires, cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en eau, en complément des ressources naturelles, souvent limitées en raison de la géographie du pays. Ce type d’infrastructure permet ainsi de réduire la pression sur les nappes phréatiques et d’offrir une solution durable face à la demande croissante en eau potable.
Avec l’inauguration prochaine de la station de dessalement Fouka 2 et d’autres projets en cours, l’Algérie fait un pas important vers une plus grande indépendance en matière d’approvisionnement en eau. L’achèvement de ce projet pourrait également servir de modèle pour d’autres nations de la région qui font face à des défis similaires en matière de gestion des ressources en eau. La station Fouka 2 s’inscrit donc dans une dynamique globale visant à garantir une meilleure qualité de vie pour les populations algériennes tout en promouvant l’utilisation des technologies modernes pour résoudre les problématiques environnementales et sociales.
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