Algérie : l’Union Européenne (UE) inflige un revers cinglant à Bruno Retailleau 

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La récente tentative de Bruno Retailleau d’inciter l’Union Européenne à durcir sa position envers l’Algérie a visiblement échoué. Malgré ses appels répétés à imposer des sanctions au pays maghrébin pour l’amener à accepter le retour de ses ressortissants sous OQTF, Bruxelles semble avoir d’autres priorités. Et pour cause : l’Algérie demeure un fournisseur clé de gaz pour l’Europe, un rôle devenu encore plus stratégique depuis la reconfiguration du marché énergétique mondial.

En février dernier, l’Algérie a consolidé sa place de deuxième fournisseur de gaz par gazoduc vers l’Europe, juste après la Norvège. Les exportations algériennes via pipelines ont enregistré une hausse de 1,9 % en glissement mensuel, atteignant 92,6 millions de mètres cubes par jour, contre 90,9 millions en janvier. Cette progression témoigne d’une demande européenne croissante, exacerbée par la chute du niveau des réserves de gaz du continent.

Grâce à ses infrastructures, l’Algérie est en mesure de fournir du gaz directement à l’Italie et à l’Espagne. L’Italie se positionne d’ailleurs comme le principal client du pays avec 62,6 millions de mètres cubes par jour, soit une augmentation de 3,5 %. L’Espagne, quant à elle, reçoit un volume stable de 30 millions de mètres cubes par jour. Ces données, fournies par l’Unité de recherche sur l’énergie Attaqa, confirment la place incontournable de l’Algérie dans le paysage énergétique européen.

Cette dépendance au gaz algérien s’explique notamment par la suspension de l’accord de transit du gaz russe via l’Ukraine. Face à cette situation, les réserves de gaz en Europe ont considérablement baissé, atteignant seulement 38,5 % en février dernier. Dans certains pays comme la France et l’Allemagne, les niveaux sont encore plus bas, respectivement 22 % et 34 %. L’Italie et la Pologne affichent des stocks à hauteur de 50 %, tandis que l’Espagne se distingue avec un taux de remplissage de 65 %.

Dans ce contexte, l’Union Européenne a renforcé ses importations de gaz naturel, qui ont atteint 410 millions de mètres cubes par jour. La Norvège, premier fournisseur du continent, a expédié 235,5 millions de mètres cubes par jour, marquant une augmentation de 5,3 % après une chute enregistrée en janvier en raison de perturbations imprévues dans ses installations de production. Une grande partie de cette production norvégienne est dirigée vers l’Allemagne, qui en reçoit 137,5 millions de mètres cubes par jour.

L’Europe s’efforce depuis le début du conflit en Ukraine de diversifier ses sources d’approvisionnement énergétique. Toutefois, la réalité géopolitique contraint les institutions européennes à maintenir des relations pragmatiques avec leurs fournisseurs clés. En plus de la Norvège et de l’Algérie, la Russie reste un acteur majeur via le gazoduc TurkStream, bien que ses exportations, bien qu’en hausse de 10,1 % en février, aient chuté de 36 % par rapport à l’année précédente. L’Azerbaïdjan, avec 28,2 millions de mètres cubes par jour (+6,7 %), et la Libye, avec 1,25 million de mètres cubes par jour (-8 %), complètent la liste des fournisseurs du continent.

Face à cette situation, l’Algérie se trouve en position de force et pourrait même, selon les experts, augmenter son offre de gaz à l’Union européenne. Cette perspective conforte davantage son rôle stratégique et rend toute mesure coercitive à son égard peu envisageable. Ainsi, malgré les pressions exercées par certaines voix politiques en France, l’Union Européenne ne semble pas prête à compromettre son approvisionnement énergétique pour des considérations politiques secondaires. Bruno Retailleau, fervent défenseur d’une ligne dure vis-à-vis de l’Algérie, a donc essuyé un revers cinglant, rappelant que les impératifs énergétiques l’emportent souvent sur les discours idéologiques.

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