L’Algérie vise à atteindre 10 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures

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L’Algérie, à travers une nouvelle stratégie ambitieuse pilotée par le ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, redouble d’efforts pour hisser le volume de ses exportations hors hydrocarbures à 10 milliards de dollars, d’ici la fin de l’année 2025. Lors d’une rencontre nationale organisée à Alger, le ministre Kamel Rezig a réaffirmé la détermination de l’Algérie à soutenir les exportateurs en écoutant leurs préoccupations, en apportant des solutions concrètes et en consolidant les passerelles de dialogue entre l’administration et les opérateurs économiques. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de diversification de l’économie nationale et de réduction de la dépendance vis-à-vis des revenus pétroliers.

La rencontre, tenue sous le thème « pour un partenariat efficace entre l’administration et les opérateurs économiques pour la promotion des exportations », a rassemblé des représentants de plusieurs départements ministériels, dont celui des Transports. Elle a permis d’aborder, entre autres, les conditions nécessaires pour renforcer la présence des produits algériens sur les marchés étrangers. L’Algérie, dans sa volonté d’accroître ses exportations, entend simplifier les procédures bancaires, fiscales, douanières et logistiques qui entravent encore certaines opérations commerciales. Cette volonté a été traduite par la promesse d’une actualisation du système juridique pour mieux accompagner les exportateurs dans toutes les étapes de leur activité.

Entre 1900 et 2000 exportateurs de marchandises, ainsi que 400 opérateurs spécialisés dans les services, ont été recensés au cours des cinq dernières années, ce qui traduit une réelle évolution du tissu économique algérien. En 2024, 146 exportateurs de marchandises et 80 prestataires de services ont dépassé le seuil d’un million de dollars en revenus. Ce chiffre, bien qu’encourageant, reste inférieur aux ambitions de l’Algérie. C’est pourquoi le cap des 10 milliards de dollars d’exportations constitue désormais un objectif structurant pour l’économie nationale. Pour l’atteindre, l’Algérie mise sur une série d’événements internationaux, notamment la Foire commerciale intra-africaine (IATF), prévue du 4 au 10 septembre prochain à Alger, qui pourrait générer jusqu’à 44 milliards de dollars d’accords commerciaux. L’Algérie, par ses exportations, espère y décrocher au moins 20% de cette manne.

Parallèlement à cette volonté politique, le secteur des Transports joue un rôle crucial dans la réalisation des ambitions de l’Algérie en matière d’exportations. Le ministre Saïd Sayoud a annoncé l’arrivée imminente d’un second avion-cargo pour renforcer la flotte aérienne dédiée au fret. Ce renfort logistique s’inscrit dans une stratégie de long terme qui pourrait inclure la location d’autres appareils selon les besoins. Sur le plan ferroviaire, des appels d’offres internationaux sont lancés pour l’acquisition de nouveaux trains de transport de marchandises, avec un objectif d’intégration locale de certains composants. Du côté maritime, les ports algériens opèrent désormais 24 heures sur 24, sept jours sur sept, ce qui a amélioré sensiblement la fluidité des opérations logistiques.

Les résultats commencent à se faire sentir : deux navires immobilisés seront remis en service dans les jours à venir, et cinq autres feront bientôt l’objet d’une maintenance. Des négociations sont en cours pour sécuriser les opérations de fret et permettre l’affrètement lorsque nécessaire. L’Algérie travaille également à l’ouverture de nouvelles lignes maritimes avec plusieurs pays arabes tels que le Qatar, l’Égypte, Oman, la Tunisie et l’Arabie Saoudite. D’autres projets visent à renforcer les liaisons avec le sud de l’Europe, dans le but de soutenir la croissance des exportations algériennes.

Dans ce cadre, les discussions avec les opérateurs économiques restent ouvertes afin de réviser les tarifs de fret maritime, dans une logique de compétitivité et d’attractivité. L’Algérie mise sur une logistique intégrée et efficace pour accompagner la montée en puissance de ses exportations. Un autre projet structurant concerne l’extension du métro d’Alger vers l’aéroport. Selon le ministre des Transports, les équipements et matériels nécessaires sont en cours de préparation, avec une mise en exploitation prévue à la fin des travaux. Ce projet vise à réduire les délais logistiques internes, un facteur clé dans le développement durable des exportations.

Enfin, pour ce qui est des opérations portuaires, les autorités veulent réduire le temps moyen de chargement et de déchargement des navires à 48 heures, contre cinq jours actuellement. Cette mesure permettra non seulement d’accélérer la cadence des exportations de l’Algérie, mais aussi d’augmenter la compétitivité des entreprises nationales sur les marchés internationaux. L’Algérie place donc les exportations au cœur de sa stratégie économique. Dans cette perspective, l’engagement de tous les acteurs institutionnels et privés devient indispensable pour faire des exportations un véritable levier de croissance.