En Algérie, un changement de taille vient renforcer les droits des femmes salariées dans le domaine de la protection sociale et de la maternité. Désormais, grâce à la promulgation de la loi 25-08 du 23 Moharram 1447, correspondant au 19 juillet 2025, modifiant la loi 83-11 du 2 juillet 1983 relative aux assurances sociales, un nouveau cadre juridique vient étendre les avantages dont bénéficient les femmes salariées, tout particulièrement en matière de congé de maternité. Cette réforme s’inscrit dans une volonté affichée des autorités de la République de mieux accompagner les mères dans leur parcours professionnel tout en assurant un équilibre familial et social. L’Algérie, à travers cette législation, conforte sa position en matière de protection des femmes salariées, en instaurant des mesures qui tiennent compte des défis concrets auxquels elles sont confrontées au quotidien.
Concrètement, la nouvelle disposition stipule que les femmes salariées assurées sociales ont désormais droit à une indemnité journalière au taux de 100 %, durant une période de 150 jours consécutifs. Cette période de congé payé débute au plus tôt 42 jours avant la date présumée de l’accouchement. Il est aussi précisé que si l’accouchement survient avant la date présumée, la durée totale d’indemnisation de 150 jours n’est en aucun cas réduite. Ce dispositif assure ainsi aux femmes salariées en Algérie un traitement équitable et protecteur, tout en offrant un filet de sécurité financière en période de maternité.
Mais la loi va plus loin. Dans les cas où l’enfant naît avec un handicap, une malformation congénitale ou une maladie grave nécessitant un accompagnement médical continu, les femmes salariées peuvent demander une prolongation exceptionnelle de 50 jours supplémentaires, avec toujours une indemnisation à 100 %. Cette demande doit être appuyée par un dossier médical complet, déposé auprès des services de l’organisme de sécurité sociale, au moins 15 jours avant la fin de la période de 150 jours. Cela signifie que la législation en Algérie prend en compte des situations complexes, souvent vécues dans la douleur et le désarroi, et met à la disposition des femmes salariées concernées des mécanismes concrets d’accompagnement et de soutien.
De manière encore plus significative, si l’état de santé du nouveau-né demeure préoccupant et exige des soins supplémentaires, les femmes salariées peuvent prétendre à une seconde prolongation. Celle-ci peut aller jusqu’à 165 jours consécutifs, toujours avec une indemnité journalière fixée à 100 %. Toutefois, un second dossier médical doit être soumis à temps, accompagné d’un certificat établi par un médecin spécialiste en pédiatrie, attestant de la nécessité de cette prolongation. Cette disposition souligne la volonté de l’Algérie d’adopter des mesures flexibles mais rigoureuses, adaptées aux besoins réels des femmes salariées tout en assurant le suivi médical des nouveau-nés dans des situations de grande vulnérabilité.
Ce nouveau cadre juridique marque une étape importante dans l’histoire sociale de l’Algérie. Il répond à la fois à des impératifs d’équité, de justice sociale et de solidarité. Les femmes salariées bénéficient ainsi d’un appui renforcé, notamment dans des périodes critiques de leur vie familiale. Cette avancée législative est présentée par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale comme un engagement clair à suivre l’évolution des réalités sociales et sanitaires du pays. Elle témoigne de l’attention particulière accordée par l’État algérien à la situation des femmes salariées et à leur rôle fondamental dans la société.
Pour toute demande d’information complémentaire, les femmes salariées ou leurs représentants peuvent se rapprocher des structures locales de la Caisse nationale des Assurances sociales des Travailleurs salariés (CNAS), ou composer le numéro vert 30-10 mis à disposition à cet effet. L’Algérie montre ainsi qu’elle ne se contente pas de réformes théoriques, mais met également en place les outils nécessaires pour leur application concrète sur le terrain, au bénéfice direct des femmes salariées concernées.