Lors de son échange régulier avec la presse nationale, le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est exprimé sur divers sujets, notamment la liberté d’expression, l’OQTF, Jean-Michel-Aphatie, Emmanuel Macron…etc. Ses déclarations, relayées par la rédaction de DNAlgérie, reflètent une approche à la fois stratégique et pragmatique de cette question délicate.
Le chef de l’État algérien a tenu à répondre sans langue de bois à certaines critiques formulées en France, notamment sur la question de la liberté d’expression. Il a rappelé ce qu’il considère comme des incohérences et contradictions dans les discours tenus outre-méditerranée : « On accuse l’Algérie d’atteinte à la liberté d’expression, alors qu’un documentaire sur la guerre d’Algérie a été récemment déprogrammé par France 5. Quand un grand journaliste français, à savoir Jean-Michel Aphatie, a dit la vérité sur la Guerre d’Algérie, il a été sanctionné. »
OQTF : la folle révélation de Tebboune
Le président Tebboune a également évoqué une affaire récente : « Un Algérien a été mis sous OQTF car ayant dénoncé le génocide à Gaza. » Dans un ton ferme, Abdelmadjid Tebboune a martelé sa vision de la liberté d’expression et du débat public : « Je dis ce que j’ai envie de dire et toi tu la fermes. La liberté est pour tout le monde ou pour personne. »
Sur la question plus large des relations entre l’Algérie et la France, il a insisté sur la nécessité d’une relation claire et pragmatique. Il a notamment affirmé : « L’histoire, nous la connaissons tous. On ne la refait pas. Je pense qu’à force de mettre la poussière sous le tapis, à la fin, ça devient irrespirable pour celui qui la met sous le tapis. Maintenant, le peuple français sait ce qui s’est réellement passé. »
Quant aux canaux de discussion entre Alger et Paris, Tebboune a été clair sur le fait que l’Algérie privilégie une relation directe avec le président français Emmanuel Macron et son gouvernement : « Pour la France, on garde pour unique point de repère Macron. Il y a eu un moment d’incompréhension, et personnellement, je trouve que les problèmes doivent se régler avec lui ou avec la personne qu’il délègue, à savoir son ministre des Affaires étrangères, qui aurait dans ce cas notre ministre des Affaires étrangères comme interlocuteur. »
Le président algérien a tenu à rappeler que l’Algérie et la France sont des nations souveraines, avec des intérêts qui doivent être traités dans un cadre bilatéral respectueux : « Il ne faut pas oublier que la France et l’Algérie sont deux États indépendants : une puissance européenne et une puissance africaine. Les deux présidents doivent travailler ensemble. »
Il a aussi souligné que les tensions diplomatiques ne doivent pas interdire le dialogue et que les différents dossiers en suspens sont traités par les canaux officiels : « Le contentieux créé de toutes pièces est entre de bonnes mains, à savoir le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf. »
Le président algérien a aussi adressé un message clair à la diaspora algérienne en France, affirmant la protection de ses concitoyens tout en insistant sur l’importance du respect des lois du pays d’accueil : « Je tiens à rassurer notre diaspora et leur dire ‘on est là, personne ne vous touchera’, à condition de respecter les lois du pays d’accueil. Même Macron a dit ça. »
Concernant la question du Sahara occidental, Abdelmadjid Tebboune a détaillé la position algérienne et la rôle de la France dans ce dossier : « L’histoire de l’autonomie du Sahara Occidental est française avant d’être défendue par nos voisins de l’Ouest. Je tiens à signaler que la France n’a jamais caché son amitié avec le Maroc, et ça ne nous a jamais dérangés et ça ne nous dérangera jamais (Même avant notre indépendance jusqu’à présent), grand bien leur fasse. Nous ne cherchons pas de conflit avec eux. »
Il a toutefois pointé du doigt une contradiction dans l’approche française, affirmant que les visites de responsables français dans cette région posent un problème de conformité avec le droit international : « Pour ce qui est du Sahara Occidental, la France a toujours été aux côtés du Maroc. Les visites des responsables politiques français dérangent le droit international, sachant que le dossier est entre les mains de l’ONU. »
Ces déclarations du président Tebboune mettent en lumière la volonté de l’Algérie de clarifier sa position sur plusieurs dossiers sensibles et de défendre sa souveraineté face aux différents enjeux diplomatiques. L’avenir des relations franco-algériennes semble ainsi dépendre de discussions directes entre les présidents des deux pays et de la gestion des dossiers clés par les instances officielles.
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