La tension monte d’un cran en France, notamment dans le département des Hauts-de-Seine, où les autorités ont décidé de resserrer l’étau autour des étrangers impliqués dans des faits de délinquance au sein des logements sociaux. Alexandre Brugère, préfet de ce département de la banlieue parisienne, dans lequel résidents de nombreux Algériens de France, a en effet tenu des propos qui ne laissent aucune place au doute quant à l’orientation sécuritaire qu’il souhaite imposer.
« Je vais expulser en priorité les étrangers auteurs de troubles à l’ordre public qui occupent le parc social », a-t-il déclaré sans détour lors d’un entretien avec la chaîne d’information CNEWS. Si aucune nationalité n’a été explicitement mentionnée par le préfet, le contexte laisse penser que les Algériens de France sont particulièrement visés, dans la mesure où ils sont nombreux à vivre dans les HLM et font régulièrement l’objet d’accusations de troubles à l’ordre public.
Ce durcissement de ton du préfet, notamment à l’égard des Algériens de France habitant dans des HLM, s’inscrit dans un cadre plus large, matérialisé par la signature d’une convention inédite visant à enrayer les incivilités et les actes de délinquance dans le parc locatif social. Cette convention, adoptée sous l’impulsion d’Alexandre Brugère, engage une coopération renforcée entre plusieurs acteurs institutionnels majeurs. Le tribunal judiciaire de Nanterre, l’AORIF — l’association qui regroupe les organismes franciliens de logement social — ainsi que l’ensemble des bailleurs sociaux du département sont désormais tenus de collaborer pour traiter plus efficacement les signalements d’actes répréhensibles dans les résidences HLM. Cette synergie doit permettre, selon les termes des signataires, un « changement de braquet » dans la manière de gérer les troubles au sein des logements sociaux.
Le département des Hauts-de-Seine abrite à lui seul près de 213.000 logements locatifs sociaux. Ce chiffre important, combiné à une population diverse et souvent concentrée dans certaines zones urbaines sensibles, explique en partie la volonté des autorités d’imposer une réponse rapide et coordonnée face aux dérives observées. Selon les tenants de cette nouvelle convention, l’objectif est de mettre fin à un sentiment d’impunité et d’améliorer la qualité de vie des résidents respectueux des règles, tout en se débarrassant des éléments jugés perturbateurs. La politique d’expulsion annoncée par le préfet repose donc sur un double levier : le traitement judiciaire des faits et la mise en œuvre rapide de procédures administratives d’éloignement pour les étrangers en infraction.
Bien que la déclaration du préfet Brugère n’ait pas nommément ciblé une communauté, de nombreux observateurs y voient une allusion directe à certains profils, notamment les Algériens, fortement représentés dans les logements sociaux et souvent au centre des discours sécuritaires. La formulation employée et le contexte politique ambiant, où les débats sur l’immigration, la sécurité et l’identité nationale sont omniprésents, renforcent cette interprétation. Il s’agit là d’un message clair adressé aux populations étrangères : toute implication dans des troubles à l’ordre public, même au sein de l’habitat social, peut désormais entraîner des conséquences beaucoup plus lourdes, allant jusqu’à l’expulsion du territoire français.
Cette orientation soulève d’ores et déjà de nombreuses interrogations. Sur le plan juridique, la mise en œuvre de telles mesures nécessitera une collaboration fluide entre les juridictions, les bailleurs sociaux et les services de l’État. Sur le plan humain, elle pourrait également engendrer des situations complexes pour les familles, notamment celles avec enfants scolarisés ou en situation régulière, mais touchées par des procédures d’expulsion administrative à cause d’un membre du foyer.
La convention signée dans les Hauts-de-Seine représente donc bien plus qu’un simple engagement technique : elle marque un tournant dans la façon dont les autorités françaises entendent désormais gérer les tensions sociales dans les quartiers HLM. Pour les ressortissants algériens vivant en France, cette déclaration du préfet résonne comme un avertissement sévère, dans un climat déjà chargé de suspicion et de crispations autour des questions migratoires. Les prochaines semaines diront si cette stratégie aura l’effet escompté, mais elle aura sans doute des conséquences concrètes sur le quotidien de milliers de familles installées dans ces résidences, souvent en quête de stabilité, et désormais confrontées à une politique plus dure que jamais.
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