La dernière réforme de l’assurance chômage en France, négociée en fin d’année dernière, entre en vigueur à partir du 1er avril et impacte directement les résidents, y compris les Algériens vivant en France. Ces nouvelles dispositions, qui doivent générer 1,5 milliard d’euros d’économies par an, modifient plusieurs paramètres clés du système d’indemnisation.
Parmi les changements les plus notables, l’âge à partir duquel les seniors peuvent bénéficier d’une durée d’indemnisation plus longue est relevé. Désormais, il faudra avoir 55 ans, contre 53 auparavant, pour pouvoir percevoir jusqu’’à 22 mois et demi d’indemnisation. De même, l’âge pour obtenir 27 mois d’indemnités passe de 55 à 57 ans. Pour les autres catégories de chômeurs, la durée maximale d’indemnisation reste fixée à 18 mois.
Un autre point de la réforme concerne le calcul du montant mensuel des allocations versées par l’assurance chômage pour les bénéficiaires, dont les Algériens de France. Désormais, celles-ci seront calculées sur la base de 30 jours, même pour les mois comptant 31 jours. Cela signifie qu’un chômeur perdra cinq jours d’indemnisation sur une année calendaire pleine, voire six lors des années bissextiles.
En revanche, une mesure favorable aux cadres a été introduite : la dégressivité de leurs allocations cessera de s’appliquer dès 55 ans au lieu de 57. Du côté des employeurs, la réduction des cotisations patronales de 0,05 % n’entrera en vigueur qu’à partir du 1er mai.
Concernant les nouveaux entrants sur le marché du travail, notamment les jeunes, un assouplissement des conditions d’ouverture des droits est prévu. Toutefois, cette mesure devra faire l’objet d’une loi avant d’être effective.
La réforme prévoit également des mesures spécifiques pour les saisonniers. Leur condition d’affiliation est abaissée à cinq mois, et ils bénéficieront d’une indemnisation minimale de cinq mois, une mesure destinée à mieux sécuriser leur situation sur le marché de l’emploi.
Par ailleurs, pour limiter les abus, la réforme encadre plus strictement le cumul de l’assurance chômage avec un revenu d’activité non salariée. Désormais, les créateurs ou repreneurs d’entreprises ne pourront cumuler que 60 % de leurs droits à l’allocation chômage, sauf en cas de cessation de l’activité créée.
Enfin, les bénéficiaires de l’Aide à la reprise et à la création d’entreprise (Arce), qui est versée en deux fois, verront le second versement conditionné à l’absence d’exercice d’une activité en CDI.
Cette réforme vise ainsi à mieux adapter l’assurance chômage aux réalités du marché du travail, tout en réduisant les coûts pour l’état français. Elle suscite cependant des débats, notamment au sein des syndicats et des associations de demandeurs d’emploi qui estiment que certaines mesures pourraient fragiliser les plus précaires, y compris de nombreux Algériens vivant en France.
Algériens de France : outre l’assurance chômage, les arrêts maladie touchés par un changement
À compter du 1er avril, l’indemnisation des arrêts maladie sera réduite pour les salariés du secteur privé. Désormais, ceux dont le salaire brut dépasse 2 522 euros par mois verront leur indemnité journalière versée par la Sécurité sociale chuter de 52 euros bruts à 41 euros.
Actuellement, lorsqu’un salarié est en arrêt de travail, un délai de carence de trois jours s’applique, durant lequel aucune indemnisation n’est perçue. À partir du quatrième jour, la Sécurité sociale prend le relais et verse une indemnité équivalente à 50 % du salaire brut journalier, dans la limite d’un plafond. C’est précisément ce plafond qui est revu à la baisse, passant de 1,8 Smic à 1,4 Smic, réduisant ainsi le montant maximum de l’indemnisation.
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