Depuis plusieurs jours, une vague d’inquiétude parcourt les réseaux sociaux et certains sites d’information peu rigoureux, relayant de manière virale des rumeurs autour d’un prétendu gel automatique des Livrets A dépassant un seuil fixé à 21.500 euros. Une information qui, en pleine fin avril, a trouvé un large écho notamment parmi les Algériens de France, nombreux à détenir des Livrets A, qui sont des comptes d’épargne réglementée. Face à cette situation, il est essentiel de faire le point sur ce qui relève du vrai, et ce qui est purement fictif.
Tout est parti de publications circulant en ligne avec des titres alarmistes tels que « Livret A : dès le 29 avril 2025, les banques devront geler tout compte dépassant 21.500 € sans justificatif de revenus » ou encore « Livret A : la nouvelle règle sur les retraits en espèces s’applique dès le 1er mai ». Ces contenus, qui prétendent annoncer des changements imminents dans la gestion des retraits d’épargne, ont semé le doute chez de nombreux titulaires, en particulier les binationaux et les Algériens vivant en France, souvent attachés à leurs Livrets A comme un moyen d’épargne stable et sans risque. Or, aucune autorité française ne confirme ces allégations, qui relèvent d’une désinformation largement automatisée.
Selon les dernières données communiquées par la Banque de France, le Livret A reste le produit d’épargne préféré des Français, avec près de 57 millions de comptes ouverts à travers le pays. Les Algériens établis en France ont largement recours aux Livrets A, que ce soit pour sécuriser leur épargne ou pour financer des projets personnels ou familiaux, parfois en lien avec leur pays d’origine. C’est cette confiance dans un produit simple, exonéré d’impôts et garanti par l’État, qui est aujourd’hui mise à l’épreuve par des contenus mensongers.
Ces informations prétendent qu’à partir du 1er mai 2025, les retraits seraient limités à 500 euros, et qu’un justificatif de revenus deviendrait obligatoire pour accéder à des montants supérieurs, sauf exceptions pour les personnes âgées, les résidents de zones rurales ou dans des cas d’urgence officiellement reconnue. Ces mesures, qui rappellent davantage un scénario fictionnel qu’un cadre légal établi, sont pourtant prises au sérieux par une frange de la population, inquiète de voir ses économies figées ou soumises à de nouvelles règles contraignantes.
Pourtant, en consultant les textes de loi en vigueur, aucune trace de ces prétendus changements n’apparaît. Le Code monétaire et financier, qui régit le fonctionnement du Livret A, demeure la seule référence légale. À l’article R221-3, il est seulement précisé que les retraits ne peuvent pas rendre le compte débiteur et que le montant minimum d’une opération en espèces, en dépôt ou en retrait, est de 10 euros. Aucune mention d’un quelconque plafonnement des retraits ni d’une obligation de justifier ses revenus pour en disposer. En d’autres termes, tant que votre solde le permet, vous êtes libre de retirer la somme de votre choix, dans la limite des règles habituelles fixées par votre établissement bancaire.
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