Algériens de France : Retailleau décide d’appliquer la règle des 5 ans

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La France vient de franchir un nouveau cap dans sa politique de naturalisation, et les Algériens de France, nombreux à formuler chaque année une demande de citoyenneté, découvrent une règle stricte désormais incontournable. Dans une circulaire rendue publique par Le Figaro, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau appelle les préfets à une application rigoureuse des critères d’obtention de la nationalité française. Cette circulaire vise tous les étrangers, mais elle retient particulièrement l’attention des Algériens de France, confrontés de plein fouet à ce durcissement. Retailleau fixe une ligne claire : désormais, la règle des 5 ans d’insertion professionnelle s’imposera comme une condition centrale.

Le document officiel, intitulé « orientations relatives à l’acquisition de la nationalité française par décision de l’autorité publique », s’adresse à tous les préfets de région et de département. Ce texte, présenté ce 4 mai lors d’une visite de Bruno Retailleau à la préfecture du Val-de-Marne à Créteil, marque une volonté affirmée d’introduire plus de rigueur dans l’évaluation des candidatures. Les Algériens de France, visés au même titre que tous les étrangers, doivent donc désormais se conformer à cette nouvelle règle des 5 ans, que Retailleau justifie par la nécessité d’une meilleure intégration. En France, la pression sur les services administratifs augmente avec l’explosion du nombre de dossiers à traiter. Retailleau insiste sur la nécessité pour les demandeurs d’afficher un engagement durable et vérifiable.

L’une des principales innovations de cette circulaire réside dans l’exigence d’une insertion professionnelle continue sur une période de cinq ans. Cette règle, que Retailleau met en avant comme un pilier du dispositif, vise à démontrer l’autonomie économique du demandeur. En clair, les candidats, qu’ils soient Algériens en France ou originaires d’autres pays, doivent prouver qu’ils disposent de ressources « suffisantes et stables », excluant toute aide provenant de prestations sociales. Une telle exigence pose un défi important pour certains profils, notamment les Algériens de France qui traversent des périodes d’activité discontinues ou dont la stabilité professionnelle est encore en construction. Retailleau, en imposant cette règle, affirme vouloir garantir que seuls les individus pleinement intégrés puissent accéder à la citoyenneté.

La circulaire souligne également un autre point crucial : les revenus d’origine étrangère. Les étrangers, y compris les Algériens vivant en France, dont les ressources financières proviennent majoritairement de leur pays d’origine, voient leur demande considérée avec méfiance. Cette situation, selon les autorités, démontre un défaut de transfert du centre des intérêts en France. Pour Retailleau, cette règle reflète une lecture stricte des obligations d’intégration. Les Algériens de France qui souhaitent obtenir la nationalité doivent donc, en plus des critères classiques, satisfaire à cette nouvelle évaluation économique sur cinq ans. Retailleau considère que c’est un moyen de renforcer la cohérence du processus de naturalisation dans l’ensemble du territoire.

En filigrane de cette circulaire, se dessine une stratégie de fermeté assumée par le ministre. Même si le droit à la naturalisation en France ne subit pas de transformation législative, la manière dont il est mis en œuvre change radicalement. Retailleau, en multipliant les références à la règle des 5 ans, affirme sa volonté de réorienter l’instruction des demandes vers une évaluation plus sélective. Les Algériens de France, concernés à grande échelle, devront s’adapter à cette nouvelle configuration. Pour beaucoup, la règle des 5 ans fixée par Retailleau représente une barrière supplémentaire, et la naturalisation devient ainsi un objectif encore plus exigeant.

Cette évolution s’inscrit dans un contexte plus large de politique migratoire renforcée. Après avoir serré la vis sur les régularisations, Retailleau choisit de réformer la naturalisation, sans modifier le cadre législatif, mais en s’appuyant sur les marges de manœuvre des préfets. En France, la naturalisation prend désormais une tournure plus contraignante. Et si la règle concerne tous les étrangers, les Algériens de France, de par leur nombre et leur visibilité dans les statistiques, se retrouvent au centre de cette nouvelle approche. Retailleau impose ainsi, sans ambiguïté, la règle des 5 ans d’insertion professionnelle comme la pierre angulaire de toute demande de naturalisation. Pour les Algériens, cette règle marque un tournant dans leur parcours administratif en France.