Emmanuel Macron a annoncé qu’une « grande refonte » du service national universel (SNU) sera dévoilée « dans les prochaines semaines ». Cette refonte concernera l’ensemble des jeunes français, y compris les Franco-Algériens, et visera à adapter le dispositif aux besoins actuels de la Nation. Le président de la République a précisé que le service national universel « correspondra aux besoins de la Nation et aux priorités identifiées », mettant ainsi en avant une modernisation du programme.
Dans un entretien accordé à plusieurs journaux régionaux, Emmanuel Macron a toutefois exclu un retour du service militaire obligatoire, le qualifiant de « non réaliste ». Selon lui, « la France n’a plus la base, plus la logistique » pour remettre en place une conscription généralisée. Il a ajouté que « à partir du moment où on est allé vers la professionnalisation de nos armées, focalisées sur l’opérationnel, les réemployer pour encadrer 800.000 jeunes (…) n’est absolument pas un schéma opérant ».
Le sujet du service militaire obligatoire fait d’ailleurs son retour dans le débat public en France et en Europe. Plusieurs pays voisins, dont l’Allemagne, réfléchissent à réintroduire un tel dispositif afin de renforcer leur capacité de défense face aux incertitudes géopolitiques actuelles. Un récent sondage réalisé par le centre de réflexion Destin commun pour Ouest-France révèle que 61 % des Français interrogés se disent « favorables au rétablissement d’une forme de service militaire obligatoire ».
Parmi les voix qui soutiennent cette idée, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe a proposé dans Le Figaro « la création d’un service militaire volontaire, qui permettrait de former chaque année au moins 50.000 hommes et femmes supplémentaires ». Cette initiative viserait à pallier les difficultés actuelles de recrutement dans les forces armées et à renforcer les capacités de réserve.
Le gouvernement avait déjà amorcé un travail pour généraliser le service national universel à la rentrée 2026, projet phare du président destiné aux jeunes de 15 à 17 ans. Cependant, la dissolution de l’Assemblée nationale et l’absence de majorité parlementaire, ajoutées aux restrictions budgétaires, ont rendu cette ambition plus incertaine.
Face à ces défis, Emmanuel Macron a demandé en janvier dernier au gouvernement et à l’état-major des armées de lui soumettre des propositions d’ici mai afin de « permettre à une jeunesse volontaire d’apprendre avec les armées et d’en renforcer les rangs » en cas de besoin. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a également exprimé sa volonté de « renforcer » la réserve militaire à 100.000 personnes, soit un réserviste pour deux militaires d’active, contre un pour six actuellement.
Le président a conclu en affirmant sa volonté de « regarder les leviers de mobilisation civile » afin de « consolider » la « mobilisation de la société face aux crises ». La refonte du SNU pourrait ainsi inclure de nouvelles missions et dispositifs pour mieux préparer la jeunesse à s’engager au service de la Nation, dans un contexte où la question de la souveraineté et de la sécurité nationale prend une importance grandissante.
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