Les transferts de devises vers l’Algérie par les Algériens résidant à l’étranger ont connu une augmentation significative en 2023, atteignant 1,868 milliard de dollars. Cela représente une hausse de 163 millions de dollars par rapport à l’année précédente, où les transferts s’élevaient à 1,705 milliard de dollars.
Historiquement, les transferts de devises des Algériens de l’étranger via les canaux officiels ont suivi une tendance fluctuante mais globalement ascendante depuis 2005. En 2021, les transferts étaient de 1,792 milliard de dollars, légèrement en hausse par rapport aux 1,700 milliard de dollars de 2020. En 2019, ils avaient atteint 1,786 milliard de dollars, en 2018, 1,985 milliard de dollars, et en 2017, 1,792 milliard de dollars. L’année 2016 avait enregistré des transferts de 1,989 milliard de dollars, avec un pic notable en 2014 à 2,452 milliards de dollars. Pour les années précédant cette période record, les envois se situaient autour de 200 millions de dollars, oscillant entre 170 millions et 215 millions de dollars de 2005 à 2009.
Ces données sont issues de la dernière édition de la Note d’information de la Banque mondiale sur les migrations et le développement, publiée le 26 juin 2024. Intitulé « The Migration and Development Brief: Remittances slowed in 2023, expected to grow faster in 2024 », le rapport met en lumière les dynamiques des envois de fonds à l’échelle mondiale et régionale.
Dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, l’Algérie se distingue par ses performances en termes d’envois de fonds, bien que d’autres pays de la région enregistrent des chiffres plus élevés. Par exemple, les Égyptiens ont envoyé 19,532 milliards de dollars en 2023, malgré une baisse significative par rapport aux 28,333 milliards de dollars de 2022 et aux plus de 31 milliards de dollars de 2021. Les Marocains, pour leur part, ont envoyé 11,75 milliards de dollars en 2023, légèrement plus que les 11,168 milliards de dollars de l’année précédente. Les envois de fonds des Tunisiens ont diminué, passant de 2,807 milliards de dollars en 2022 à 2,65 milliards de dollars en 2023.
Le rapport de la Banque mondiale souligne que les transferts d’argent vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont diminué de 15 % pour atteindre 55 milliards de dollars en 2023, principalement en raison de la baisse des flux à destination de l’Égypte. La disparité entre les taux de change officiels et parallèles a probablement orienté les envois de fonds vers des canaux informels. Cependant, un rebond des flux officiels vers l’Égypte a été observé après l’unification des taux de change en mars 2024.
Les remises migratoires au sein de la région ont également été affectées par le ralentissement de la croissance dans les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Toutefois, les projections indiquent une augmentation de 4,3 % des flux vers la région en 2024. Le coût moyen de l’envoi de 200 dollars dans la région a légèrement diminué, passant de 6,7 % à 6,2 % en 2023.
En Afrique subsaharienne, les envois de fonds ont atteint 54 milliards de dollars en 2023, marquant une légère baisse de 0,3 %. Le Nigeria se classe en tête avec 19,550 milliards de dollars, suivi par des pays comme le Zimbabwe (3,082 milliards de dollars), l’Ouganda (1,43 milliard de dollars), le Mali (1,154 milliard de dollars), le Kenya (4,167 milliards de dollars), le Ghana (4,633 milliards de dollars) et la République Démocratique du Congo (1,348 milliard de dollars).
La Banque mondiale note que ces remises ont soutenu le compte courant de plusieurs pays africains confrontés à des défis économiques tels que l’insécurité alimentaire, la sécheresse et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement. Les pays les plus dépendants des envois de fonds des migrants comprennent la Gambie, le Lesotho, les Comores, le Libéria et le Cabo Verde.
Globalement, les envois de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire ont atteint 656 milliards d’euros en 2023, enregistrant une modeste augmentation de 0,7 % par rapport à 2022. Malgré cette faible croissance, les transferts de fonds restent une source essentielle de financement pour de nombreux pays en développement, surpassant les investissements étrangers directs et l’aide publique au développement en 2023.
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