Algériens décédés à l’étranger : l’Algérie pratique une 2e autopsie dans un seul cas

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Lorsqu’un ressortissant algérien décède à l’étranger, la procédure administrative en Algérie prévoit parfois la réalisation d’une seconde autopsie à l’arrivée du corps sur le territoire national. Cette pratique, encadrée par les autorités algériennes, vise à garantir la transparence et la fiabilité des informations concernant les Algériens décédés à l’étranger, tout en rassurant les familles sur la cause exacte du décès. Le gouvernement algérien a récemment apporté des précisions sur ce processus à la suite d’une question orale posée par le député Djaafar Adda lors d’une plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN).

Le député a interrogé le ministre de la Justice sur la nécessité d’effectuer une seconde autopsie pour les ressortissants algériens décédés à l’étranger, alors que le corps est accompagné d’un rapport médical officiel indiquant clairement la cause du décès. Il a notamment souligné que cette démarche, bien que rare, peut créer des désagréments pour les familles en deuil et s’est demandé s’il serait possible de se baser uniquement sur le rapport médical établi à l’étranger. Cette question met en lumière l’importance pour l’Algérie de protéger ses citoyens même après leur décès à l’étranger, tout en veillant à ce que les procédures respectent les droits des familles et la rigueur judiciaire.

Dans sa réponse, le ministre de la Justice, Lotfi Boudjemaa, a précisé que les rapports médicaux émis par les médecins légistes étrangers constituent des documents officiels essentiels du dossier pénal. Ils permettent de déterminer avec précision les causes de la mort et de guider les autorités algériennes dans leur examen du corps. À l’arrivée du corps dans un aéroport algérien, les autorités procèdent à l’identification du défunt, vérifient les documents médicaux fournis et examinent le corps pour s’assurer que tout concorde avec le rapport étranger.

Le ministre a tenu à rassurer les familles en précisant que dans 99 % des cas, lorsque la cause de décès est clairement indiquée et qu’il s’agit d’une mort naturelle, aucune seconde autopsie n’est effectuée. Dans ces situations, les autorités algériennes se contentent de délivrer le permis d’inhumation aux ayants droit, permettant aux familles de procéder rapidement aux obsèques de leurs proches. Cette procédure montre que l’Algérie cherche à équilibrer la rigueur judiciaire et le respect des familles confrontées à la perte d’un proche à l’étranger.

Toutefois, il existe des cas spécifiques où une seconde autopsie devient nécessaire. Selon le ministre, cela se produit lorsque la famille du défunt remet en question les circonstances du décès ou demande explicitement une nouvelle expertise. Dans ces situations, le parquet de la République autorise la seconde autopsie afin de lever toute ambiguïté et garantir que la mort d’un ressortissant algérien à l’étranger est correctement documentée. De même, les autorités peuvent recourir à une seconde autopsie lorsque le rapport médical étranger indique un décès violent ou suspect, ou lorsque la cause de la mort n’est pas clairement établie.

Cette approche reflète la volonté de l’État algérien de protéger ses citoyens, même après leur décès à l’étranger, en assurant un contrôle rigoureux des informations médicales et juridiques. L’Algérie considère que chaque citoyen décédé à l’étranger mérite une attention particulière et que les familles ont le droit d’obtenir toutes les clarifications nécessaires sur les circonstances de la mort. La seconde autopsie, bien que rare, constitue ainsi un outil pour renforcer la confiance dans le système judiciaire et médical algérien.