Algériens, fraude dans les transports à Paris : une mesure brutale actée

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À Paris, un changement radical se profile dans la gestion de la fraude dans les transports en commun, et il risque d’avoir un impact direct sur de nombreux Algériens vivant dans la capitale. Dès le 2 juin, les sanctions liées à la fraude seront alourdies, une mesure que la RATP et Ile-de-France Mobilités (IDFM) justifient par l’ampleur des pertes enregistrées chaque année. Les Algériens, souvent nombreux à utiliser les transports de Paris au quotidien, pourraient se retrouver au cœur de ce dispositif de répression, surtout dans les zones où la fraude reste une pratique répandue par nécessité.

Chaque année, la fraude représente environ 1,7 million d’infractions sur le réseau francilien. Cette réalité, bien connue des agents de la RATP, pousse les autorités à renforcer les contrôles, avec une fermeté renouvelée. L’amende de base pour fraude de troisième classe, qui concernait jusqu’ici les passagers sans titre de transport valide ou ceux franchissant illégalement les portiques, passera à 70 euros. Si l’Algérien ou tout autre voyageur verbalisé choisit de régler cette amende après le jour du contrôle, dans un délai de 90 jours, le montant grimpe alors à 120 euros. Dans le cas d’un oubli de validation dans un bus ou un tramway, l’amende est fixée à 15 euros sur place, ou 65 euros en paiement différé. Une fraude jugée mineure à Paris peut donc coûter très cher aux Algériens concernés, notamment ceux vivant dans une précarité administrative ou financière.

Les Algériens qui fraudent à Paris en prenant les transports sans ticket doivent désormais s’attendre à des répercussions financières importantes. En cas de récidive ou de comportement perturbateur, la sanction s’alourdit : 150 euros d’amende immédiate, 200 euros si l’on passe par un procès-verbal. Le simple fait de vapoter ou de fumer dans une rame peut coûter 125 euros, voire 185 euros selon la procédure engagée. Ces mesures s’inscrivent dans une logique de tolérance zéro vis-à-vis de la fraude, perçue comme une entrave grave au bon fonctionnement des transports.

Face à cette nouvelle sévérité, les Algériens établis à Paris, notamment ceux en situation irrégulière, redoutent un durcissement du climat dans les transports. La RATP mobilise désormais plus de 1 000 agents spécialisés dans la lutte contre la fraude, accompagnés d’un millier d’agents de sûreté, ce qui représente une présence accrue sur l’ensemble du réseau. De 400 à 600 contrôleurs seront présents chaque jour dans les métros, RER, bus et tramways. Pour les Algériens qui utilisent les transports de Paris sans titre de transport, la probabilité d’être contrôlé augmente considérablement, surtout avec la hausse de 30 % des contrôles en surface annoncée par rapport à l’an dernier.

Les autorités rappellent que la fraude ne peut pas être tolérée et qu’elle doit être traitée comme un enjeu collectif. Les Algériens impliqués dans des actes de fraude à Paris ne sont pas visés en tant que tels, mais leur nombre conséquent dans certains quartiers populaires, où le pouvoir d’achat est plus faible, fait d’eux des cibles involontaires mais fréquentes de ce dispositif renforcé. Depuis le début de l’année, 340 opérations de contrôle intensif ont déjà été menées, touchant plus de 270 000 passagers, et entraînant près de 11 500 amendes. Ces chiffres montrent que la répression de la fraude devient un pilier central dans la gestion des transports publics à Paris.

Dans les premiers jours suivant l’entrée en vigueur des nouvelles amendes, les agents de la RATP ont reçu la consigne d’adopter une approche pédagogique. Mais cela ne durera pas. Très vite, les contrôles s’intensifieront, avec pour objectif affiché de réduire les pertes économiques et d’assurer une meilleure sécurité dans les transports. Pour de nombreux Algériens, la tentation de frauder à Paris était souvent dictée par l’impossibilité de payer les abonnements, surtout en cas de situation administrative bloquée. Cette réalité ne sera désormais plus prise en compte dans le calcul des sanctions.

Cette mesure, bien que présentée comme nécessaire pour restaurer l’équilibre financier du réseau, risque d’aggraver la précarité de certains usagers. Les Algériens en situation irrégulière ou sans ressources stables pourraient se retrouver dans un cercle vicieux : fraude à Paris, verbalisation, amende impayée, majoration à 180 euros, voire 375 euros dans certains cas. Une spirale financière que peu d’Algériens en difficulté pourront supporter.