Algériens, immigration : la Grande-Bretagne prépare un plan « radical »

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La Grande-Bretagne s’apprête à bouleverser en profondeur sa politique d’immigration avec un plan décrit comme « radical », impactant potentiellement des milliers d’Algériens, qu’ils soient en situation légale ou non. Les autorités britanniques, menées par le Premier ministre travailliste Keir Starmer, vont présenter, ce lundi 12 mai, une feuille de route renforçant tous les aspects du système migratoire, dans un contexte où la présence d’Algériens en Grande-Bretagne fait l’objet d’un suivi particulier, en raison de leur nombre croissant et de la diversité de leurs situations administratives. Cette nouvelle stratégie vise une réduction significative de l’immigration, qu’elle soit légale ou irrégulière, et devrait marquer une rupture totale avec les pratiques précédentes.

Le plan d’immigration attendu depuis plusieurs semaines intervient alors que les Algériens établis au Royaume-Uni, en situation régulière ou non, font partie des communautés les plus concernées par les réformes. En effet, la Grande-Bretagne est devenue au fil des ans une destination importante pour les immigrations venant d’Algérie, que ce soit pour des raisons économiques, éducatives ou familiales. Désormais, le gouvernement souhaite restreindre drastiquement l’accès à la résidence permanente, conditionner davantage les visas et mettre un terme à certaines facilités d’installation. Les Algériens qui envisagent une immigration vers la Grande-Bretagne devront donc s’adapter à un nouveau cadre beaucoup plus strict.

Parmi les mesures phares annoncées, figure l’allongement de la durée de séjour requise pour obtenir le statut de résident permanent. Alors qu’il fallait cinq ans jusqu’à présent, il faudra désormais justifier de dix années de présence sur le sol britannique. Cette décision concerne directement les immigrations, notamment celles des Algériens en Grande-Bretagne, dont une partie importante vise une installation durable. Le gouvernement insiste sur le fait que seules certaines professions stratégiques, telles que les médecins, infirmiers ou experts en intelligence artificielle, bénéficieront d’une procédure accélérée.

Une autre mesure clé touche les membres de la famille des titulaires de visa. Dorénavant, pour rejoindre un proche en Grande-Bretagne, un niveau d’anglais suffisant devra être démontré, y compris pour les conjoints et parents. Cette exigence vise à limiter les visas familiaux, qui concernent chaque année plusieurs centaines d’immigrations, y compris d’Algériens installés légalement. L’objectif est clair : réduire les flux d’entrée tout en mettant l’accent sur l’intégration linguistique et professionnelle.

Le durcissement concerne aussi les visas de travail. La Grande-Bretagne entend désormais restreindre l’accès à certains métiers peu qualifiés, particulièrement prisés par les Algériens qui, dans le cadre de leur immigration, cherchent souvent des opportunités dans les secteurs du soin, de la restauration ou du bâtiment. La ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, a déclaré que cette réforme pourrait entraîner jusqu’à 50.000 suppressions de visas de travail dès l’an prochain. Une annonce lourde de conséquences pour les immigrations économiques, y compris celles des Algériens vers la Grande-Bretagne.

Autre point important : les employeurs britanniques devront désormais investir davantage dans la formation de la main-d’œuvre locale avant de pouvoir faire appel à des travailleurs étrangers. Une mesure qui vise à freiner la dépendance à l’immigration, et qui pourrait particulièrement impacter les entreprises employant des Algériens en Grande-Bretagne. En parallèle, des restrictions spécifiques sont en préparation à l’encontre de certains pays, dont les ressortissants sont considérés comme ayant un fort taux de demandes d’asile. Bien que l’Algérie n’ait pas été explicitement nommée, les flux migratoires la concernant sont régulièrement scrutés.

Par ailleurs, le gouvernement britannique prévoit de faciliter les expulsions d’étrangers condamnés pour des crimes, même si les peines infligées sont inférieures à un an. Cette décision, si elle entre en vigueur, pourrait toucher les Algériens impliqués dans des affaires judiciaires, accentuant la pression sur les immigrations en provenance d’Algérie vers la Grande-Bretagne.

En toile de fond, la lutte contre l’immigration clandestine se durcit. Le nombre de traversées illégales de la Manche a atteint plus de 36.800 personnes en 2024, dont une part non négligeable serait composée de migrants venus d’Afrique du Nord. En 2025, plus de 11.000 arrivées ont déjà été enregistrées, et Londres entend désormais agir plus fermement pour décourager ce type d’initiative.